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Les enjeux de l’intelligence artificielle sur les emplois humains

L’intelligence artificielle (IA) engendre beaucoup de fantasmes et de craintes, notamment parce qu’elle permet d’autonomiser certaines tâches humaines de manière accrue, jouant ainsi un rôle majeur dans les mutations du travail dans un avenir proche. On parle d’une technologie qui menace le travail humain, c’est-à-dire le faire disparaître ou l’impacter considérablement.

Langaj

C’est une des questions clés autour de l’avènement des intelligences artificielles génératives dans le quotidien de l’humanité. Quelle place laisseront-elles aux métiers humains, souvent intellectuels et créatifs, qui semblent désormais à leur portée ?

Tout d’abord c’est quoi l’intelligence artificielle (IA)?

L’IA est définie comme les machines, algorithmes ou programmes qui s’inspirent ou tentent de reproduire des facultés humaines comme la compréhension du langage naturel, la reconnaissance d’objets visuels ou le raisonnement dans ses différentes formes.

Dotée d’un système expert qui vise à reproduire l’expertise cognitive d’un humain, l’IA est réputée de disposer en particulier des raisonnements et connaissances dans un domaine particulier. L’expertise est modélisée comme un ensemble de règles de type «si-alors».

Dotée d’un apprentissage raffiné

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L’IA comporte aussi un apprentissage machine consistant à ce qu’une machine apprenne à réaliser des tâches humaines en l’entraînant sur des données du domaine concerné (par exemple, identifier des images qui comportent des voitures).

Du coup, les prévisions concernant les bouleversements de l’emploi à l’échelle mondiale liés à l’IA sont plutôt alarmantes. Contrairement aux idées préconçues, ce ne sont pas seulement les économies avancées qui seront affectées. Les marchés émergents et les pays à faibles revenus ressentiront également les secousses de cette transformation.

Prenons par exemple le cas des centres d’appel, qui emploient 17 millions d’agents dans le monde. Selon la société de conseil Gartner, d’ici 2026, une interaction sur dix avec un service client sera automatisée grâce aux avancées en intelligence artificielle conversationnelle. De quoi repenser radicalement le secteur.

Des robots à la place des humains

De surcroît, l’IA n’affectera pas uniquement les emplois à col blanc, mais aura un impact significatif sur un large éventail de professions, y compris dans les usines et les entrepôts, où les ouvriers seront progressivement remplacés par des robots humanoïdes dotés de la capacité de percevoir leur environnement, de marcher sur deux jambes et de manipuler des objets.

Grâce aux algorithmes d’IA générative basés sur l’apprentissage profond, ces robots pourront constamment s’améliorer et acquérir de nouvelles compétences en interagissant avec leur environnement, sans avoir besoin d’être reprogrammés.

Un rapport de la banque d’investissement Goldman Sachs a secoué le monde en mars 2023, quelques mois après le lancement de ChatGPT, en estimant que l’intelligence artificielle avait le potentiel de supprimer près de 300 millions d’emplois, à moyen terme.

Les défis de l’IA sur le marché du travail mondial pourraient affecter jusqu’à 60 % des emplois. Contrairement aux innovations majeures du passé, telles que la machine à vapeur et l’électrification, qui ont mis des décennies à s’imposer, l’adoption de l’IA générative se fait à une vitesse sans précédent, selon le FMI.

Une enquête menée par la société de recrutement et de travail intérimaire Adecco Group publiée en avril 2024, a révélé que 41 % des dirigeants de grandes entreprises dans le monde s’attendent à réduire leurs effectifs en raison de l’IA au cours des cinq prochaines années.

Les métiers à risque

Voici quelques-unes des professions en première ligne de cette révolution imminente de l’IA. Dans tous les cas, l’IA générative augmente la productivité et offre des gains de temps considérables. Une efficacité accrue qui incitera les entreprises à réduire le nombre d’employés.

Le journalisme. Les journalistes peuvent traiter l’actualité provenant des agences de presse avec l’IA afin de les reformuler dans leur propre style éditorial. Ils peuvent encore synthétiser des rapports ou les traduire. Dans l’administration, l’IA peut automatiser de nombreuses tâches répétitives comme la saisie de données, le traitement des formulaires, la gestion des agendas et des emails.

Le graphisme. Pour les graphistes, l’IA accélère les premières étapes de conception en générant rapidement des visuels d’après de simples données textuelles. Le travail des développeurs, automatisé en partie par l’IA, permet la génération, l’optimisation et le débogage de code.

Le droit. L’IA devrait faciliter le travail des avocats et juristes dans la recherche de jurisprudence, l’analyse de contrats ou la rédaction de documents types.

Le marketing. En publicité et marketing, l’IA peut carrément produire des campagnes, des slogans et des stratégies fondées sur les données de consommation.

La science. Pour les scientifiques, l’IA peut analyser des grandes quantités de données pour générer des hypothèses et les aider à détecter des corrélations insoupçonnées, ouvrant la voie à de nouvelles découvertes.

L’éducation. Les enseignants peuvent créer du matériel pédagogique, évaluer et noter les travaux des élèves avec l’IA.

La finance. En finance, l’IA effectue des analyses de marché et génère des rapports de prévision. La traduction de grands volumes de texte est grandement accélérée par l’IA, ce qui vaut pour des documents en tous genres, mais aussi pour des sous-titres pour vidéo et des scénarios.

La pornographie. Dans l’industrie du X, contrairement à Hollywood où les acteurs sont représentés et protégés par un puissant syndicat, des plateformes vidéo comme Sora permettront aux utilisateurs de diriger des «performeurs IA» dans des scénarios interactifs et personnalisés, réduisant la nécessité de filmer des personnes réelles.

Ainsi, de plus en plus de secteurs d’activité sont concernés par l’introduction de différentes formes d’intelligence artificielle (IA) dans un contexte professionnel. L’IA englobe différents champs d’application tels que l’automatisation de tâches, les relations client, la logistique, l’analyse prédictive, le diagnostic ou encore l’analyse de grandes bases de données. Les technologies de l’IA sont perçues comme pouvant générer de nombreux bénéfices, notamment en termes de performance et de productivité en réalisant des tâches fastidieuses, pénibles ou répétitives.

Tout n’est peut-être pas perdu

Selon une étude du Massachusetts Institute of Technology (MIT), l’IA est encore beaucoup trop coûteuse pour remplacer les humains dans la plupart des emplois.

Les chercheurs se sont penchés sur les aspects pratiques du remplacement du travail humain par ces technologies dans des professions aux États-Unis où la vision artificielle serait utilisée, comme les enseignants, les boulangers et les personnes en charge de l’estimation de biens immobiliers.

L’étude révèle que seuls 23 % des tâches des travailleurs pourraient être remplacées de manière rentable par l’IA. Ses auteurs prédisent également qu’il faudrait encore des décennies pour que l’utilisation de la vision par ordinateur devienne financièrement rentable pour les entreprises, même avec une baisse des coûts de 20 % par an. Des experts établissent que, dans de nombreux cas, il est plus coûteux de mettre en place et d’entretenir des systèmes d’IA que de confier les mêmes missions à un humain.

Pour certains économistes, l’impact premier de l’intelligence artificielle ne serait pas vraiment la destruction massive d’emplois, mais plutôt la transformation profonde du travail. Ainsi, pour la plupart des professions, certaines tâches seront, en effet, réalisées par des bots (des logiciels qui exécutent des tâches grâce à Internet). Selon les prévisions, au total ce sont 427 millions, soit 13 % des emplois dans le monde, qui pourraient changer à cause de l’intelligence artificielle.

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