Le président kényan William Ruto a annoncé vendredi 19 juillet la nomination de 11 nouveaux ministres. Cette décision survient huit jours après qu’il avait limogé la quasi-totalité de son gouvernement en raison de la crise actuelle qui secoue le pays.
Lors d’une conférence de presse, le chef d’État kényan a déclaré avoir déjà entamé le processus de formation d’un nouveau gouvernement élargi pour l’aider à mener la transformation urgente et irréversible du pays.
Le président Ruto a cependant conservé six ministres dans l’ancien gouvernement qu’il avait limogé le 11 juillet dernier. Il s’agit du ministre de l’intérieur (Kithure Kindiki), de la Défense (Aden Barre Duale), de l’Environnement (Roselinda Soipan Tuiya) et du Développement urbain (Alice Wahome). Par ailleurs, deux autres ministres ont changé de poste, à savoir Davis Chirchir du ministère de l’Energie à celui des Routes, et Rebecca Miano du ministère du Commerce à celui de la Justice, une première pour une femme.
Alors que les ministres doivent être approuvés par le parlement kényan, la coalition d’opposition Azimio est déjà monté au créneau pour dénoncer «des changements cosmétiques», assurant qu’elle ne participerait pas à ce gouvernement.
Depuis le 13 juin dernier, le Kenya est en proie à une crise politique sans précédent, marquée par des manifestations menées par des leaders de la génération Z (individus nés après 1997), contre un budget 2024-2025 qui prévoyait des hausses d’impôts.
Le 18 juin, le mouvement avait pris de l’ampleur lorsque le parlement avait été pris d’assaut par des manifestants. En revanche, la police avait tiré à balles réelles sur les protestataires.
Depuis le début des manifestations, au moins une cinquantaine de personnes ont perdu la vie, selon l’agence nationale de protection des droits humains (KNCHR).
Malgré l’annonce du retrait du projet de loi le 26 juin dernier par le président Ruto, des centaines de manifestants continuent de se rassembler à travers le pays en vue d’exiger le départ du président William Ruto.
