La cour d’appel du Kenya a procédé, mercredi 31 juillet 2024, à l’annulation de la loi de finances controversée promulguée en juin 2023. Cette décision vient de compliquer davantage les difficultés de l’administration de William Ruto, à court d’argent. Selon les juges, ladite loi était « fondamentalement défectueuse (…) et, par conséquent, inconstitutionnelle » en raison d’irrégularités dans les procédures parlementaires.
Cette loi de finances avait été promulguée en juin 2023 par le président Ruto en vue d’alléger en toute petite partie la dette publique du Kenya, estimée à 10 000 milliards de shillings (71 milliards d’euros), soit environ 70 % du PIB. Ce texte prévoyait, en effet, de créer de nouvelles taxes sur des produits de première nécessité et sur les transferts d’argent par téléphone portable.
À la fin de juin, le chef d’État kényan a dû faire mache arrière en annonçant le retrait du projet de budget 2024-2025 qui prévoyait des hausses d’impôts très impopulaires, provoquant des manifestations meurtrières dans le pays. Cette série de manifestations a poussé le président Ruto à abandonner son projet de budget et limoger la quasi-totalité de son gouvernement. En vue de pallier la situation, le président Ruto était obligé de nommer quatre figures de l’opposition dans le nouveau gouvernement.