Lors d’une réunion ad hoc du Groupe de coordination internationale de l’assistance en sécurité en Haïti (GCIAS), à l’hôtel Montana, jeudi 8 août 2024, le Premier ministre Garry Conille, sans langue de bois, a appelé à un «engagement sans fard» de la communauté internationale, a rapporté ce samedi 10 août Le Nouvelliste.
Lors de cette rencontre dans laquelle ont pris part le DG de la PNH, Rameau Normil, le commandant de la mission, Godfrey Otunge, la représentante du secrétaire général de l’ONU, Maria Isabel Salvador, l’ambassadeur du Canada, André François Giroux, et d’autres partenaires internationaux, le chef du gouvernement a exprimé son impatience, appelant à un engagement sans déguisement des pays amis en vue d’adresser la crise haïtienne.
«Les enfants d’Haïti ne sont pas moins méritants que ceux d’autres pays, a avancé Dr. Conille en faisant référence à la crise sécuritaire et humanitaire en Haïti où plus d’une dizaine de communes sont quasiment contrôlées par des groupes lourdement armés.
Lors de cette réunion généralement technique, Garry Conille n’a pas mâché ses mots pour exprimer ses préoccupations par rapport à la lenteur de l’aide internationale. «Tout prend du temps. Tout est lent. Il faut agir vite. Il faut faire l’impossible», a plaidé le chef de la Primature.
Concernant le retard constaté dans le déploiement de la mission multinationale, M. Conille a clairement expliqué que l’effectif et les moyens ne suffisent pas. Malgré les engagements pris par les partenaires notamment les États-Unis, les promesses tardent encore à se concrétiser, a regretté Garry Conille.
Lors d’une interview accordée à BBC cette semaine, le Premier ministre Conille a déclaré que le déploiement de la MMSS est «trop lent et que les Haïtiens s’impatientent», appelant la communauté internationale à agir urgemment dans la crise haïtienne.
Ces dernières années, les dirigeants haïtiens comptent beaucoup sur le support de l’international. Plus récemment, malgré le soutien d’une bonne partie de la communauté internationale au Premier ministre Ariel Henry, ses différentes alertes ont été ignorées jusqu’à son dernier échec à la fin du mois de février. Le temps dira si les appels à l’aide du PM Garry Conille seront ignorés par les pays dits amis d’Haïti comme cela a été le cas pour Dr. Henry.