Le gouvernement de la République, lors d’un Conseil des ministres lundi 12 août, a prolongé pour un mois supplémentaire l’état d’urgence sécuritaire qui a été décrété sur quatorze communes des départements de l’Ouest et de l’Artibonite. Lors de cette prolongation, des communes de deux autres départements ont été ajoutés sur la liste. Il s’agit du département des Nippes et du Centre, selon Radio Télé Métronome. Mais après déjà près d’un mois depuis l’état d’urgence initial qui a été décrété du 19 juillet au 19 août, qu’est-ce qu’on peut établir comme bilan ?
En termes de bilan concernant l’état d’urgence initial qui a été décrété par les autorités haïtiennes, on peut clairement dire qu’elles ont passé à côté de leur objectif, qui consistait à déloger les groupes criminels. Aucun territoire n’a été récupéré. Aucune opération de grande envergure n’a été menée aux fiefs des gangs les plus influents. Rien.
Le 30 juillet dernier, le directeur général de la police, Rameau Normil, a établi un bilan de quelques interventions de la police durant l’état d’urgence. Selon les dires de ce dernier, 104 terroristes auraient été abattus par les forces de l’ordre et sans préciser le nombre, il a sous-entendu que des armes ont été saisies. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que ces chiffres sont douteux.
Toujours au cours de cet état d’urgence, les autorités policières ont prétendu réaliser des opérations à Gressier et déclaré avoir le contrôle de la situation dans cette commune, notamment du commissariat de police. Mais mardi 6 août, TripFoumi Enfo avait pu constater qu’à Gressier, la situation était incontrôlable avec des bandits qui maîtrisent bien leur art. En lieu et place de la police, ce sont ces malfrats qui occupaient la route, avant et après les locaux du commissariat, qu’ils ont d’ailleurs quasiment détruits. Ce même mardi 6 août, on avait pu constater qu’un seul char blindé de la police était présent là-bas et à l’opposé, les bandits étaient en grand nombre.
Les autorités ont longtemps promis des mesures pour remédier à la situation sécuritaire catastrophique du pays, mais jusqu’à présent, c’est l’incompétence qui bât son plein. Les promesses se suivent, pour aucun résultat.
On peut se rappeler que le Conseil présidentiel avait promis de mettre sur pied une véritable machine de guerre pour combattre les terroristes, avec la police nationale, la force multinationale et les Forces armées d’Haïti (FAd’H). Les actions de cette machine de guerre seraient contrôlées par une entité qui porterait le nom de Conseil national de sécurité (CNS), conformément à l’accord du 3 avril. Mais jusqu’à maintenant, rien n’a été fait et les criminels agissent toujours en toute impunité.
Les autorités haïtiennes s’affirment en tant que de véritables démagogues. Au lieu de chercher des pistes de solutions pour résoudre les problèmes de la nation, elles préfèrent user du mensonge comme stratégie de combat pour adoucir la population haïtienne. L’heure est grave et il faut une action urgente. Sinon, il n’y aura plus d’interlocuteurs à qui mentir.