Haïti-Crise : MSF lance un appel de détresse aux autorités locales et internationales en faveur des déplacés internes
De nombreux habitants ont été contraints de quitter leur domicile, cherchant refuge dans des abris surpeuplés depuis les attaques terroristes de la coalition «Viv Ansanm». Face à l’augmentation de la violence et de l’insécurité à Port-au-Prince ces derniers mois, Médecins sans frontières (MSF) a renforcé ses actions pour fournir des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène aux résidents des camps improvisés dispersés dans la ville.
Plus de 578.000 personnes sont déplacées en Haïti, dont plus de 112.000 vivent dans des sites informels à Port-au-Prince. Ces sites manquent souvent d’eau et d’installations sanitaires adéquates, ce qui crée des conditions de vie difficiles et augmente les risques de maladies d’origine hydrique. MSF a réagi en fournissant de l’eau traitée, en formant les responsables des sites à l’hygiène, en construisant des latrines et des douches d’urgence et en distribuant des trousses d’hygiène. Les cliniques mobiles de MSF ont également traité de nombreuses personnes pour des maladies hydriques. Malgré ces efforts, les besoins en eau et assainissement dépassent les capacités actuelles de MSF dans les zones touchées.
Le camp a ouvert le 12 février. Au départ, 30 personnes sont arrivées, puis trois heures plus tard, 1.354, selon Banatte Daniel, qui gère un site pour les personnes déplacées à l’école ISBACOM. Malgré l’aide de MSF, les conditions restent très difficiles. Il appelle à une intervention de la communauté internationale pour soutenir ces personnes vulnérables et éviter une catastrophe plus grave. Marie-Ange, 52 ans, résidente d’un camp de déplacés, partage les difficultés pour trouver de l’eau. Elle mentionne que parfois l’eau disponible provoque des problèmes de peau, mais faute d’alternatives, ils doivent l’utiliser pour se laver et faire la lessive.
Des efforts sont actuellement déployés pour identifier les acteurs qui pourraient assurer la fourniture d’eau dans les 15 sites desservis par MSF au-delà du 31 août, date à laquelle les services de MSF prendront fin dans ces zones. Sophie Mealier, chef de projet de MSF, a expliqué : «en tant qu’organisation médicale d’urgence, nous sommes intervenus pour combler les lacunes dans les services d’eau et d’assainissement lorsque la situation sanitaire est devenue critique et qu’aucun autre acteur majeur n’était en mesure de répondre. Maintenant que l’accès aux sites existants s’est amélioré, il est temps pour d’autres acteurs de répondre à ces besoins. De notre côté, nous continuons à nous concentrer sur les zones les plus difficiles d’accès et sur les besoins sanitaires critiques.»
Ces déplacements prolongés posent effectivement des défis supplémentaires, comme le souligne Frenso Désir, superviseur du projet MSF pour l’eau et l’assainissement. En effet, pour lui, «la majorité des sites présentent d’importants problèmes d’eau, d’assainissement et d’hygiène. Par exemple, bien que MSF fournisse de l’eau potable et d’autres services, l’assainissement reste un défi majeur. La gestion des déchets est aussi un problème persistant, exacerbé par le contrôle des groupes armés sur les sites d’élimination».
Il est crucial d’apporter davantage d’aides humanitaires pour répondre aux besoins urgents des communautés déplacées, en particulier dans les domaines de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène. MSF souligne l’importance de l’acheminement de l’eau par camions, la réhabilitation des installations sanitaires, la distribution de trousses d’hygiène et la promotion de pratiques saines. Il est essentiel que les parties prenantes allouent les ressources nécessaires pour assurer la sécurité et la dignité des personnes déplacées.