Sécurité en Haïti : le fossé béant entre les paroles et les actes du gouvernement
Le gouvernement haïtien ne cesse de clamer haut et fort que la sécurité est sa priorité absolue, une pierre angulaire de sa politique. Pourtant, une analyse minutieuse du budget national révèle une réalité discordante, voire paradoxale. Les ministères clés chargés de la sécurité, à savoir le ministère de la Sécurité publique et le ministère de la Défense, ont vu leurs budgets réduits, une décision qui soulève de sérieuses questions quant à la sincérité des engagements gouvernementaux en matière de sécurité.
Haïti est plongée dans une crise sécuritaire profonde et multiforme, caractérisée par la violence endémique des gangs, les enlèvements récurrents, le trafic d’armes Illégal et une instabilité politique chronique. Cette situation délétère pèse lourdement sur la population, entrave le développement économique et social du pays, et sape les fondements mêmes de l’État de droit. Face à cette réalité alarmante, la sécurité devrait incontestablement être la priorité numéro un du gouvernement.
Malgré les discours rassurants et les promesses répétées, le gouvernement a pris la décision de réduire les budgets alloués aux ministères de la Sécurité publique et de la Défense. Cette mesure suscite une profonde perplexité et une inquiétude légitime au sein de la population. Comment peut-on prétendre lutter efficacement contre l’insécurité en diminuant les ressources des institutions chargées de la combattre ?
Les conséquences de ces coupes budgétaires pourraient être désastreuses pour la sécurité du pays. Une police sous-financée et sous-équipée sera dans l’incapacité de faire face à la criminalité rampante et de protéger efficacement la population. De même, une armée affaiblie ne pourra assurer la défense du territoire national et faire face aux menaces internes et externes qui pèsent sur Haïti.
Cette situation risque d’entraîner une escalade de la violence, une détérioration accrue du climat sécuritaire et une perte de confiance encore plus grande de la population envers les institutions.
Il est impératif que le gouvernement haïtien revoie sa copie en matière de sécurité. Les belles paroles ne suffisent plus, il est temps de passer à l’action. La sécurité ne peut être reléguée au rang de simple slogan politique, elle doit se traduire par des investissements massifs et soutenus dans les forces de l’ordre et l’armée.
La population haïtienne aspire légitimement à vivre dans un environnement sûr et paisible. Il est du devoir du gouvernement de prendre la mesure de la gravité de la situation et de mettre en œuvre une véritable politique sécuritaire, dotée de moyens financiers à la hauteur des enjeux.
La sécurité n’est pas un luxe, c’est un droit fondamental. Le gouvernement haïtien doit cesser de jouer avec le feu et prendre enfin les décisions courageuses qui s’imposent pour garantir la sécurité de tous les citoyens.
Marie Phara Ambroise