L’Association des journalistes haïtiens ( AJH) a adressé jeudi 22 août une lettre au directeur central de la police judiciaire, Pierre René François, pour solliciter une rencontre d’information concernant les journalistes arrêtés ainsi que ceux qui sont visés par la justice pour leurs liens présumés avec des gangs armés.
Consciente de l’impact dévastateur du banditisme et de la criminalité, l’AJH salue les efforts de la DCPJ dans la lutte contre ces fléaux qui ont plongé le pays dans une crise sécuritaire sans précédent. Toutefois, elle voudrait s’informer sur le dossier des journalistes accusés de fréquenter des bandits auprès de l’entité étatique.
«Dans le cadre des actions de la DCPJ, des travailleurs de la presse sont interpellés. D’autres sont identifiés dans un document datant du 15 juillet 2024 et attribué au Bureau des Affaires Criminelles de la Direction Centrale de la Police Judiciaire. L’AJH, dans sa mission de veiller au respect de la liberté de la presse et des règles d’éthique et disciplinaires régissant l’exercice de la profession de journaliste, sollicite auprès de vous une rencontre d’information autour de ces dossiers qui font la Une des médias», peut-on lire dans la correspondance adressée à Pierre René François.
L’AJH souligne que cette démarche vise à réunir des éléments pour une appréciation objective de la situation de ces travailleurs de la presse et non à influencer ni à interférer dans le travail de la Direction centrale de la police judiciaire contre le crime et le banditisme.
Au cours d’une opération menée par la Police nationale d’Haïti le 15 août dernier, dans la commune de Tabarre, 13 individus ont été arrêtés parmi eux trois (3) policiers et deux (2) journalistes, dont Banatte Daniel, «ancien» journaliste de Regard FM.
Parallèlement, selon un récent rapport publié par la DCPJ, les journalistes Evenson Jourinvil, Matiado Vilmé, Mackendy Victor, Stanley Jaccis, Oday, Manno, Machann Zen Ayiti et Jean-Gardy sont accusés d’avoir des connexions avec les gangs armés de la région métropolitaine, principalement la coalition «Viv Ansanm».
Ces accusations portées contre ces membres de la presse mettent en doute l’intégrité des journalistes haïtiens, fragilisant ainsi leur moralité dans la société.