La ville de Jérémie, communément appelée la Cité des poètes, a célébré sa fête patronale (Saint-Louis) dimanche 25 août 2024. Malgré les contraintes économiques et autres, la population avait répondu présent et la fête a été une réussite, estime la maire principale de la ville, Mme Sylmatha Pierre. Plusieurs participants interviewés par TripFoumi Enfo (TFE) déclarent être satisfaits du déroulement des festivités.
Stands, des véhicules de police rôdant par-ci et par-là, vendeurs ambulants, marchands de poulets, de boissons alcoolisées et autres, depuis dans l’après-midi du dimanche 25 août, le décor était bien planté pour accueillir les fêtards sur la principale place publique de la ville, la place Alexandre Dumas. L’administration communale avait tout ordonné. Les petits marchands étaient rangés par section.
Aux environs de 8 heures PM, la place publique était déjà bien remplie. Des milliers d’habitants avaient fait le déplacement pour participer à la fête du saint patron de la Cité des poètes : Saint-Louis. En termes de participation, plusieurs personnalités, notamment la maire Sylmatha Pierre, se sont grandement réjouies.
«Hier, c’est quasiment toute la ville de Jérémie qui s’était mobilisée pour célébrer la fête patronale», s’est réjouie la maire principale au micro de TripFoumi Enfo le lendemain de la fête. «La circulation dans les parages de la place publique était quasiment impossible au moment des festivités, à cause du flux de participants», a poursuivi Mme Pierre.
Parallèlement, Jonas, un vendeur ambulant de cigarettes et de boissons alcoolisées, s’est également dit satisfait du déroulement des festivités. «Cette année, je ne peux pas dire que les choses sont parfaites. Toutefois, je me défends très bien. En tant que vendeur, je me sens satisfait», a-t-il déclaré.
Kesnel Colas, maestro du groupe musical Cosmos, s’est également dit satisfait de la célébration de la fête patronale à Jérémie. «Cette année, nous pouvons constater une très forte participation de la population et c’est une énorme satisfaction», s’est-il réjoui.
Sur le plan sécuritaire, aucun incident n’a été enregistré par la police nationale, à part quelques petites échauffourées entre fêtards. Pour preuve, seulement sept arrestations ont été réalisées par les forces de l’ordre pour différents motifs pendant la période festive, allant du 23 au 26 août, a fait savoir un responsable au niveau du Service départemental de la police judiciaire (SDPJ) à TripFoumi Enfo.
Des contraintes budgétaires !
Malgré le bon déroulement des festivités à Jérémie cette année, selon plus d’un, l’administration communale s’était retrouvée face à d’énormes contraintes budgétaires. Après avoir établi un budget initial de plus de 10 millions de gourdes, seulement 1,2 millions ont été allouées par le gouvernement à cette activité à travers le ministère de l’intérieur. «Ainsi, on était obligé de se tourner vers notre plan B», a fait savoir la maire à TFE. «Les artistes de la ville s’étaient alors mobilisés pour participer au programme à titre bénévole», a-t-elle révélé. En ce sens, plusieurs DJs et jeunes artistes ont livré d’excellentes prestations dimanche soir sur la place publique.
Cependant, si certains artistes étaient prêts à participer sans réclamer de frais, ce n’était pas le cas pour d’autres. Le groupe Cosmos devait participer au programme, mais n’a pas pu en raison des contraintes budgétaires, à en croire le maestro Colas.
Face à ce problème économique, les responsables communales n’étaient pas les seuls à exprimer leur regret. Malgré la forte participation du public, certains vendeurs ont exprimé leur déception face à la lenteur de l’écoulement de leurs produits. Yoli, une vendeuse de boissons alcoolisées et de fritures, a déploré le manque de moyens économiques dans la ville. «Cette année, je n’arrive pas à écouler même une caisse de bières Prestige en deux jours, alors que l’année dernière, c’était différent», a-t-elle fait savoir.
À en croire d’autres voix, l’insécurité qui sévit à l’entrée sud de la capitale n’est pas sans conséquence sur la vie globale à Jérémie et sur la célébration de la fête patronale en particulier. «L’année dernière, à la même période, il me fallait entre 2.750 à 3.000 gourdes pour acheter une caisse de bières Prestige. Cette année, il me faut près de 5.500 gourdes pour la même quantité», a fait savoir Delisca Jean-Gardy à TFE, soulignant que si l’État ne fait rien pour résoudre le problème de l’insécurité, il sera obligé de plier bagages.
Parallèlement, la maire de la ville, Mme Sylmatha Pierre, a également souligné une conséquence majeure de l’insécurité qui règne à Port-au-Prince sur son assiette fiscale. «Les entreprises ne paient quasiment pas de taxes (CFPB). Quand la mairie leur exige de payer, leurs propriétaires se plaignent de la situation intenable qui règne à l’entrée sud de la capitale. Ils font état de leurs camions de marchandises détournés par les gangs criminels et prétendent que s’ils doivent payer, l’État doit pouvoir leur garantir de la sécurité pour leurs investissements», a-t-elle fait savoir.
En outre, après avoir réalisé la fête malgré des conditions économiques difficiles cette année, la numéro un de la ville a donné rendez-vous à la population pour l’année prochaine afin de revivre une fête encore plus excitante.