Aviol Fleurant et son épouse épinglés jusqu’au cou par l’ULCC
Aviol Fleurant, ancien ministre haïtien, et son épouse sont au cœur d’un scandale de fausse déclaration de patrimoine, ayant apparemment trompé l’Unité de lutte contre la corruption dans leur déclaration. Fleurant a initialement déclaré posséder trois comptes bancaires. Quant à son épouse, elle n’en a mentionné aucun. Cependant, une enquête de l’ULCC a révélé un tableau bien différent, exposant que le couple détient en réalité 16 comptes bancaires, une dissimulation manifeste.
Cette découverte soulève des questions sérieuses sur l’intégrité d’Aviol Fleurant, particulièrement pendant son mandat au ministère de la Planification et de la Coopération externe (MPCE). Comment un ministre en charge de la planification du développement national peut-il se retrouver avec une augmentation de 253,26 % de son patrimoine, soit plus de 75 millions de gourdes, sans explication légitime ? Il est inquiétant de constater qu’une figure publique, qui est censée travailler pour l’intérêt du pays, soit impliquée dans de telles irrégularités financières.
L’acquisition de deux propriétés à Péguy-Ville, au nom des enfants de Fleurant, pour un montant de 75.000 dollars américains, ajoute une couche supplémentaire de suspicion. L’incapacité de l’ancien ministre à justifier l’origine des fonds utilisés pour ces transactions ne fait que renforcer l’impression d’un enrichissement illicite flagrant. De telles pratiques sapent la confiance du public envers les institutions publiques et le processus de déclaration de patrimoine.
L’ULCC, dans son rôle de gardien de la transparence, envisage de poursuivre Fleurant en justice. Cette initiative est importante, mais il est encore plus important que la justice haïtienne agisse avec fermeté de sorte que ces manœuvres ne restent pas impunies. Le manque de rigueur dans le contrôle des déclarations de patrimoine des hauts fonctionnaires est une faille systémique qui mérite une attention urgente.
L’affaire Fleurant illustre une fois de plus la nécessité d’un renforcement des mécanismes de contrôle et de sanction. Si les responsables publics continuent d’échapper à la justice, la méfiance populaire envers le gouvernement ne fera qu’augmenter, menaçant la stabilité et le développement de la nation.