La non-déclaration de patrimoine devient une norme pour les autorités haïtiennes
L’Unité de lutte contre la corruption a une fois de plus souligné le manque de responsabilité qui gangrène l’administration publique. Mardi 3 septembre 2024, elle a publié un rapport accablant, demandant que l’action publique soit engagée contre Léon Charles, ancien représentant permanent a.i. d’Haïti auprès de l’Organisation des États américains (OEA).
Il est regrettable de constater que des personnalités qui sont censées incarner la probité oublient avec une constance alarmante de respecter les lois de leur propre pays.
Léon Charles n’est pas le seul à être pointé du doigt par l’ULCC. Le rapport dévoile également le nom de plusieurs autres hauts fonctionnaires, dont des anciens ambassadeurs et représentants permanents d’Haïti auprès d’organisations internationales, qui ont également échoué à déclarer leur patrimoine.
Cette omission, loin d’être un simple oubli, semble plutôt être une habitude bien ancrée chez ceux qui se considèrent au-dessus des lois, alors que «Nul n’est au-dessus des lois, ni censé les ignorer», selon Montesquieu.
L’ULCC, se basant sur les articles 18 de la loi du 12 février 2008 et 28 du Code pénal haïtien, a décidé de ne pas laisser passer ce énième manquement. L’institution demande donc que ces anciens diplomates, dont Léon Charles, soient traduits en justice pour leur manque de respect flagrant de la loi.
Une telle demande aurait dû aller de soi, mais dans un pays où l’impunité règne, c’est presqu’une audace que de rappeler à l’ordre ceux qui sont censés donner l’exemple.