Washington envisage de transformer la MMSS en une opération de maintien de la paix de l’ONU
Les États-Unis envisagent la possibilité de transformer la Mission multinationale dirigée par le Kenya en une opération de maintien de la paix traditionnelle des Nations unies, a révélé un article du Miami Herald paru ce mercredi 4 septembre.
Alors que la MMSS est en phase de déploiement en Haïti, le Departement d’État américain, faisant face à de véritables problèmes en matière de financement et d’équipement, cherche à transformer cette mission en une mission de maintien de la paix de l’ONU, selon le Miami Herald.
Des plans sont en cours de réflexion pour modifier la nature de la force, a confirmé un responsable du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche au Miami Herald. «En coordination avec nos partenaires, les États-Unis explorent des options pour renforcer la mission multinationale de soutien à la sécurité et garantir que le soutien fourni aux Haïtiens soit durable à long terme et, en fin de compte, ouvre la voie à des conditions de sécurité permettant des élections libres et équitables», a-t-il fait savoir.
Cette modification envisagée vise, d’une part, à pallier les difficultés de l’administration à attirer des contributions volontaires pour la mission, et d’autre part, à éviter l’échec de cette mission à rétablir rapidement l’ordre en Haïti, malgré le fait que la police kényane se vante des progrès significatifs depuis son arrivée en Haïti.
Alors que la MMSS se heurte à des difficultés de financement, une opération de l’ONU éviterait ces problèmes car elle serait payée par les contributeurs habituels des États membres. En effet, une mission de la paix de l’ONU disposerait d’équipements adéquats, notamment des moyens héliportés, qui manquent actuellement à la mission dirigée par le Kenya.
En outre, il serait plus facile pour l’ONU de mobiliser des forces militaires d’autres nations d’une manière que les États-Unis n’ont pas pu faire.
L’ambassadeur du Canada auprès de l’ONU, Robert Rae, qui a visité Haïti récemment, a mis en avant la nécessité de renforcer la mission de sécurité. «La réponse évidente à cela est une mission de maintien de la paix. Mais nous devons comprendre les défis politiques», a-t-il déclaré.
Une mission de maintien de la paix doit être approuvée uniquement par le Conseil de sécurité de l’ONU. En effet, elle doit être financée mais également approuvée par les membres permanents, dont la Chine et la Russie. «La raison pour laquelle nous avons la mission [Kenya] actuelle est que la Chine et la Russie n’étaient pas d’accord pour autre chose», a souligné Rae.
Pour l’instant, seulement environ 400 policiers kényans sont sur le sol haïtien pour aider les forces de sécurité à contrecarrer les gangs armés. Un contingent de 250 militaires et policiers en provenance de la Jamaïque se prépare à rejoindre la MMSS.
Les critiques ont soutenu que les 2500 policiers devant constituer la Mission multinationale seront insuffisants pour faire la différence par rapport à la quantité de foyers de gangs qui opèrent dans le pays. Cette mission a été discrètement critiquée par les autorités haïtiennes, qui sont au début du processus électoral. Leurs inquiétudes resident notamment dans le manque d’équipements et policiers pour sécuriser les bureaux de vote lors des élections prévues en 2025.