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«PAWÒL POU OU» : le lectorat de TFE commente l’impact du Conseil présidentiel sur la situation actuelle d’Haïti

Dans un moment important de la crise haïtienne, marqué par une dégradation féroce des conditions sécuritaires du pays, le Conseil présidentiel de transition (CPT) a pris le pouvoir en avril dernier avec de nombreuses promesses afin de redonner espoir à une population humiliée, maltraitée et hyper fragmentée. Le rétablissement de la situation sécuritaire du pays où encore le redressement humanitaire étaient, entre autres, les promesses les plus marquantes. Mais après bientôt cinq mois de gouvernance, les résultats sont loin d’être satisfaisants. Entre violation de l’accord du 3 avril créant cette entité, scandale de corruption et autres zones d’ombre non maîtrisées, le CPT semble se perdre, sans pouvoir se mettre sur les bons rails.

Langaj

Face à ce constat malheureux, dans la rubrique «PAWÒL POU OU» de cette semaine, TripFoumi Enfo s’est interrogé sur l’efficacité de cette entité à provoquer un véritable changement de paradigme face aux maux, on dirait même existentiels, de la République haïtienne. Et fatigué de cette situation qui perdure, le public n’a pas manqué de réagir.

Un Conseil qui n’inspire pas confiance.

Tenant compte des commentaires exprimés à l’égard du Conseil présidentiel, il est clair que bon nombre de gens se méfient de sa capacité à juguler la crise haïtienne. Chaque commentaire dévoile un niveau de pessimisme extraordinaire.

Josaphat* par exemple a commenté que «le Conseil reste fidèle à son maître», tenant compte de son manque de résultats. «Probablement, cette entité est là pour faire passer du temps et alimenter le gangstérisme, afin de faire demeurer le pays davantage dans son état actuel», a-t-il illustré.

Nicolson*, de son côté, a laissé croire que «pour le moment, je ne vois aucun signe de changement. Mais je ne sais pas pour l’avenir».

Langaj

Par contre, si les gens ont majoritairement exprimé leur méfiance par rapport à l’efficacité du Conseil, Valdo*, quant à lui, se dit encore optimiste. «Pour le moment, je ne peux pas critiquer le Conseil présidentiel car le pays avait été rendu à son plus bas niveau avec Jovenel Moïse et Ariel Henry. Il faut du temps. Rome n’avait pas été construite en un seul jour. Pour la construction du pays, tous les citoyens conscients doivent se mettre ensemble afin d’avancer vers ce but. On a trop critiqué le pays».

Les gens, ont-ils raison de se méfier du Conseil présidentiel ?

À vrai dire, personne ne peut affirmer avec certitude que l’on peut se méfier du Conseil présidentiel avec raison. Chacun adopte sa position dépendamment de ses intérêts. Toutefois, depuis la prise de fonction de cette entité, on peut repérer plusieurs violations du document phare qui définit ses grandes lignes, notamment du point de vue sécuritaire.

En effet, il n’est un secret pour quiconque que la réussite de cette entité passe par une amélioration des conditions sécuritaires du pays. Car par rapport à la transversalité de cette facette, allant de la réalisation d’élections jusqu’au redressement humanitaire ou économique, tout doit passer par sa résolution. Mais pour gérer cet aspect tant important pour le pays, plusieurs faux pas du Conseil sont à déplorer depuis sa prise de fonction.

Alors, pour contrecarrer les gangs criminels, le Conseil avait promis la mise en place d’une véritable machine de guerre qui serait constituée de la Police nationale, des Forces armées et de la Mission multinationale. Les actions de cette machine serait coordonnées par le Conseil national de sécurité (CNS), prévu par les articles 25, 26 et 27 de l’accord du 3 avril. Mais jusqu’à date, rien n’a été fait en ce sens.

En juillet dernier, le gouvernement avait lancé son combat afin de démanteler les gangs criminels. Pour cela, un état d’urgence sécuritaire avait été décrété pour un mois, puis renouvelé pour un autre supplémentaire. Mais après bientôt deux mois sous cet état d’urgence, aucun territoire n’a encore été récupéré par les forces de l’ordre et aucun gang criminel démantelé. Les autorités marquent du pas sur place.

Par ailleurs, l’accord du 3 avril avait prévu la mise en place d’un organe visant à contrôler les actions du gouvernement : l’Organe de contrôle de l’action gouvernementale (OGAC). Mais la mise en place de cette entité n’est jamais mentionnée par les autorités.

Tant d’autres éléments pouvaient être évoqués pour expliquer l’insatisfaction exprimée face aux actions du Conseil présidentiel, depuis sa prise de fonction. Ils sont nombreux. Mais sans tirer de conclusions hâtives, TripFoumi Enfo a constaté la méfiance exprimée et a considéré quelques-uns de ces éléments. Espérons que les autorités tiendront compte des griefs de la population afin d’améliorer leurs actions, dans le but de redonner confiance aux citoyens.

*Tous les noms utilisés dans le texte sont des noms d’emprunt, question de protéger la vie privée des personnes ayant réagi.

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