Venezuela : faisant l’objet d’un mandat d’arrêt, Gonzalez Urrutia, le candidat de l’opposition à la présidentielle s’exile vers l’Espagne
Edmundo Gonzalez Urrutia, l’ancien candidat à la présidentielle vénézuélienne en opposition à Nicolas Maduro a quitté Caracas samedi 7 septembre à destination de l’Espagne, à bord d’un avion militaire espagnol. Il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt depuis le 3 septembre pour n’avoir pas répondu à trois convocations du parquet sur une enquête concernant le site Internet de son Parti politique.
Le candidat de l’opposition vénézuélienne, Gonzalez Urrutia, s’est finalement envolé pour l’Europe après avoir rejeté les résultats de l’élection présidentielle, remportée par le président sortant Nicolas Maduro à 52 % du suffrage. Urrutia et ses compagnons de l’opposition avaient affirmé avoir remporté cette élection à près de 70 %, selon des procès verbaux étant en leur possession.
C’est sur la base de cette revendication que le parquet vénézuélien avait ouvert une enquête visant l’opposant politique pour : désobéissance aux lois, conspiration, usurpation de fonctions et sabotage.
Et après trois convocations non répondues, un mandat d’amener a été lancé contre l’ex-ambassadeur. Conscient du risque qu’il courait, il s’était réfugié à l’ambassade espagnole à Caracas, après avoir vécu dans la clandestinité pendant plus d’un mois.
Finalement à sa demande, il a été embarqué samedi à bord d’un avion de l’armée de l’air espagnole, a annoncé Madrid par voie de communiqué.
Caracas de son côté a indiqué avoir délivré des sauf-conduits pour faciliter cette opération au nom de la paix et de la tranquillité politique du pays.
Le chancelier espagnol a affirmé à la télévision que l’homme politique vénézuélien se verra accordé naturellement le droit d’asile. Urrutia avait produit cette demande avant même de s’envoler pour l’Espagne, selon le ministre.
Soulignons que la réélection de Maduro est très contestée à l’intérieur et en dehors de son pays. À Caracas, de grandes mobilisations ont éclaté pour réclamer la victoire d’Urritia à la présidentielle. 27 morts, 192 blessés et 2.400 interpellations, le bilan de ces manifestations qui ont éclaté spontanément.
Dans l’international, l’Union européenne, les États-Unis et pas moins de onze pays de l’Amérique latine ont rejeté la validation de ces résultats après que la Cour suprême vénézuélienne les avait officialisés en août dernier. Depuis le résultat de ce scrutin, le Venezuela est plongé dans une profonde crise politique.