Plusieurs députés fédéraux et étatiques de Floride d’origine haïtienne ont désapprouvé jeudi 12 septembre les «propos racistes» émis par l’ancien président américain Donald Trump à l’encontre des migrants haïtiens vivant à Springfield, dans l’Ohio, lors de son premier débat avec la candidate démocrate Kamala Harris.
Alors que les autorités locales ont démenti ces rumeurs, le candidat républicain dans la course pour la Maison Blanche en novembre prochain et son candidat à la vice-présidence, JD Vance, ont repris les informations fallacieuses selon lesquelles les migrants de Springfield mangeraient des animaux de compagnies des habitants de cette ville de l’Ohio.
«C’est insultant, faux et enraciné dans les pires types de stéréotypes», a martelé la députée Sheyla Cherfilus McCormick, représentante au Capitole de Washington de la 20e circonscription électorale de Floride, un État qui abrite la plus grande communauté haïtienne des États-Unis.
La législatrice a soutenu que les Haïtiens viennent aux États-Unis pour s’éduquer, travailler dur et construire une vie meilleure, non seulement pour eux-mêmes mais pour tous.
Par ailleurs, la députée démocrate de la législature de Floride représentant le 108e district de la Chambre des représentants de l’État, Dotie Joseph, née en Haïti, a fait savoir que le sénateur de l’Ohio JD Vance sait comment enquêter et donc «savait certainement et aurait dû savoir que ses déclarations racistes et xénophobes sont fausses», même s’il ne «pratique» pas le plaidoyer.
«Mais quand vous ne faites pas preuve d’intégrité, vous ne vous souciez pas de la vérité, vous ne vous souciez pas de l’impact sur les gens et vous voulez juste de l’attention», a ajouté celle qui a obtenu un doctorat en droit du Georgetown University Law Center.
Selon Marleine Bastien, commissaire du comté de Miami-Dade et militante bien connue de la communauté haïtienne du sud de la Floride, ces propos insultants rentre dans le cadre d’un plan macabre ayant pour seul objectif de diaboliser les Haïtiens, voire toutes les personnes de couleur. «L’origine de l’immigration haïtienne a à voir avec un «traumatisme générationnel des dictatures passées et de la violence politique et des gangs organisés», a-t-elle fait remarquer.
Le gouvernement américain se dit préoccupé par les fausses informations diffusées par le candidat républicain de 78 ans, a déclaré jeudi la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, soulignant que ces rumeurs «pourraient conduire à des scénarios dangereux».
Le gouvernement haïtien a «rejeté fermement» mercredi les accusations discriminatoires émises par l’ancien président américain Donald Trump à l’encontre des compatriotes haïtiens vivant à Springfield, dans l’Ohio, appelant à la protection des Haïtiens vivant aux États-Unis.
Lors du débat présidentiel mardi dernier, Trump a déclaré que les migrants mangent des chiens, des chats et des canards dans des villes comme Springfield (Ohio). Cette information a immédiatement été démentie par le présentateur d’ABC News, David Muir, animateur du face à face avec le président américain.
Springfield a connu une vive tension jeudi suite à une alerte à la bombe, provoquant l’évacuation du siège de la mairie et d’autres bureaux gouvernementaux.
Située dans le sud-ouest de l’Ohio, cette ville compte quelque 60.000 habitants. Ces dernières années environ 10.000 Haïtiens sont venus s’installer à Springfiel en quête de travail.