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L’expert de l’ONU William O’Neill décrit un tableau sombre de la situation des droits humains en Haïti

L’expert indépendant des Nations unies délégué en Haïti pour sa troisième mission sur le territoire national, William O’Neill, a décrit un tableau sombre de la situation des droits humains dans le pays. Lors d’une conférence de presse vendredi 20 septembre, il a déploré l’aggravation de la crise humanitaire et l’augmentation de l’insécurité.

Langaj

Lors de cette conférence de presse, O’Neill a déploré l’afflux d’armes qui alimente l’insécurité en Haïti malgré l’embargo international. «Les gangs, désormais mieux armés, étendent leur contrôle territorial, terrorisant la population et paralysant les institutions», a-t-il illustré, ajoutant que la multiplication des attaques armés provoque des déplacements massifs et une pauvreté généralisée. Près de 700.000 Haïtiens sont déplacés.

M. O’Neill regrette que des zones épargnées par la grande violence font actuellement face à une situation difficile. À Jérémie et aux Cayes par exemple, il a déploré une inflation galopante, causée par des pénuries alimentaires et l’augmentation de ces populations par les déplacés internes.

L’expert a souligné que la police nationale ne dispose pas de moyens adéquats pour faire face à la violence des gangs. Parallèlement, la Mission multinationale déployée pour aider la Police haïtienne est à moins d’un quart de son effectif et manque également de moyens, selon ce dernier.

En outre, William O’Neill a mentionné que les violences sexuelles se multiplient, les enfants sont recrutés de force par les gangs criminels et les jeunes voient leur avenir sombrer.

Sur le plan sanitaire, l’expert a révélé que «moins de 30 % des services de santé fonctionnent normalement, et près de cinq millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire. Dans les camps de déplacés, la situation est désespérée, avec des enfants souffrant de malnutrition chronique».

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Dans les prisons, la situation est catastrophique, toujours selon O’Neill, avec les taux de détention préventive prolongée. Les prisonniers «dorment sur des sols inondés d’eau de pluie et jonchés d’immondices. Ils restent parfois plusieurs jours sans manger. Plusieurs dizaines de détenus sont morts dans ces conditions cette année. Au moins 84 % d’entre eux sont en détention préventive prolongée», a-t-il regretté.

Lors de cette conférence de presse, l’expert indépendant de l’ONU a touché plusieurs autres sujets et il faut dire que tous les voyants sont au rouge pour le pays. La situation est plus qu’alarmante.

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