L’administration Biden-Harris a annoncé qu’elle ne renouvellera pas le programme humanitaire mis en place pour permettre l’entrée de migrants cubains, haïtiens, nicaraguayens et vénézuéliens, d’après les informations partagées par le journal américain Miami Herald. Ce programme, lancé en 2022, a permis à environ 530.000 migrants de ces 4 pays d’entrer légalement aux États-Unis pour une durée de deux ans. L’objectif principal de cette mesure était de fournir une alternative légale à l’immigration clandestine, tout en facilitant l’intégration temporaire de ceux fuyant des conditions difficiles dans leur pays d’origine.
Toutefois, la décision de ne pas prolonger ce programme répond en partie aux critiques croissantes concernant la gestion des flux migratoires à la frontière sud des États-Unis. Alors que la présidentielle de 2024 approche, la question de l’immigration est devenue un sujet majeur dans le débat politique, avec l’opposition républicaine, menée par l’ex-président Donald Trump, qui, incessamment, critique l’administration Biden-Harris pour ce qu’elle considère comme une politique frontalière trop laxiste. En conséquence, la fin du programme peut être interprétée comme une tentative de renforcer la position du gouvernement sur la sécurité des frontières, tout en désamorçant une partie des critiques politiques qui l’accusent de mal gérer l’immigration, selon des sources américaines.
Ledit programme n’avait jamais été conçu pour être une solution permanente ; il était plutôt une réponse d’urgence pour répondre à la montée du taux de migrants, comme nos compatriotes, cherchant à fuir la violence, la pauvreté et l’instabilité politique dans leurs pays. Cette décision constitue une très mauvaise nouvelle pour les Haïtiens qui espéraient, de par ce programme, pouvoir entrer aux États-Unis afin de fuir les conditions inhumaines dans lesquelles nous sommes en Haïti, en raison de la mauvaise gouvernance des autorités nationales.
Maintenant que la date de fin approche, les migrants qui ont bénéficié de cette initiative devront chercher d’autres voies pour régulariser leur statut ou quitter le territoire américain. Plusieurs migrants peuvent toutefois demander un autre statut, comme le Statut de protection temporaire (TPS), qui leur permettrait de rester légalement pour une période limitée de 18 mois, mais cela dépend de leur éligibilité individuelle. Plus récemment, Washington avait mis sur pied ce procédé pour les bénéficiaires qui étaient arrivés dans le pays avant le 3 juin dernier. Par conséquent, tous les migrants ne pourraient pas jouir de celui-ci.
Une autre motivation derrière la fin de ce programme est la préoccupation concernant des abus potentiels. Selon Devdiscourse, lors de vérifications internes, des milliers de demandes ont été identifiées comme étant potentiellement frauduleuses, soulevant des questions sur la sécurité et la fiabilité du processus de sélection. En mettant fin à ce programme, l’administration espère non seulement renforcer les contrôles, mais aussi donner un signal de fermeté sur la question de l’immigration, en particulier en période électorale, où les questions de sécurité et d’immigration prennent une importance particulière pour les électeurs américains, explique le média précité.
Malgré la fin de ce programme humanitaire, la situation reste complexe pour les migrants touchés, en particulier ceux d’Haïti. Beaucoup d’entre eux avaient trouvé un semblant de stabilité grâce à ce programme temporaire, et la décision de ne pas le prolonger risque d’aggraver leur incertitude, surtout la situation de la première République noire qui s’empire continûment. «Dans un contexte mondial où les migrations continuent d’être un défi majeur, les États-Unis, comme d’autres nations, se trouvent à la croisée des chemins, tentant de concilier impératifs de sécurité et obligations humanitaires, tout en tenant compte des dynamiques politiques internes et des pressions électorales», explique Devdiscourse.