Smith Augustin, épinglé par un rapport de l’ULCC dans un scandale de corruption, éjecté de la présidence tournante du CPT
Avec déjà largement plus de 26 millions de gourdes par mois comme simple membre du Conseil présidentiel de transition (CPT), Smith Augustin, représentant de RED/EDE et Compromis historique, se préparait pour passer aux commandes de cette entité ce lundi 7 octobre dans le cadre de la présidence tournante, avec tous les autres avantages qui vont avec. Mais malheureusement, il a été éjecté de ce processus en raison de son implication présumée dans un scandale de corruption qui secoue la République. C’est finalement Leslie Voltaire qui a pris sa place. Les faits révélés contre Smith sont tangibles. Mais malgré tout, il n’entend pas démissionner du Conseil.
Normalement, c’est l’ancien ambassadeur d’Haïti en République dominicaine qui devait succéder à Edgard Leblanc Fils à la tête du CPT ce lundi, selon le document initialement adopté concernant la présidence tournante de cette entité étatique.
Cependant, une résolution publiée au journal officiel Le Moniteur ce lundi l’éjecte du processus, ainsi que son collègue Louis Gérald Gilles, en raison de leur implication présumée dans un méga scandale de corruption. En ce qui a trait à M. Gilles, il devait prendre les rênes du CPT entre le 7 août 2025 et le 7 février 2026.
En effet, ces deux conseillers, ainsi qu’Emmanuel Vertilaire, auraient exigé à Raoul Pascal Pierre-Louis, ancien président du Conseil d’Administration de la Banque nationale de crédit (BNC), pas moins de 100 millions de gourdes pour le reconduire à son poste, son mandat étant arrivé à terme, selon ses déclarations.
N’étant pas en mesure de rassembler les 100 millions, Raoul Pierre-Louis les avait proposé plusieurs possibilités, incluant la mise à leur disposition de cartes de crédit BNC d’une valeur maximale de 20 mille dollars américains, en dehors des normes administratives prévues à cet effet.
Des achats colossaux ont été effectués dans un laps de temps avec ces cartes, sans aucun remboursement. Malgré les revenus exorbitants des conseillers dépassant les 26 millions de gourdes par mois, les cartes ont été bloquées par la Banque pour non-paiement.
À la suite de ces révélations, Smith Augustin a été mis à l’écart de la présidence tournante du CPT. Logique. Qui pis est, il a lui-même signé le texte qui l’écarte du processus. Est-ce un aveu de culpabilité de sa part, les faits retracés par l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) étant très tangibles ?
Par ailleurs, le secrétariat général de la présidence avait déclaré par voie de communiqué prendre acte de la publication du rapport d’enquêtes de l’ULCC et avait annoncé des mesures. Est-ce l’éjection de M. Augustin et M. Gilles de la présidence tournante qui constitue CES MESURES récemment annoncées ?
En outre, Smith Augustin, Emmanuel Vertilaire et Louis Gérald Gilles doivent-ils continuer à siéger au CPT ? Avec ces présumés corrompus au sein du Conseil, inspire-t-il encore un minimum de confiance à la population ?
Autant d’interrogations qui demeurent floues. Ce qui est certain, c’est que le Conseil est secoué par une crise interne. Edgard Leblanc Fils n’a pas signé le dernier texte précité. Son groupe politique lui aurait même demandé de quitter le Conseil. L’entité mise en place pour résoudre la crise multidimensionnelle que connaît le pays fait elle-même face à des perturbations internes. En tout cas, c’est le temps qui nous dira ce qu’il adviendra de son avenir.