L’insécurité en Haïti est devenue un sujet de préoccupation majeure, affectant le quotidien de ses citoyens. Alors que la mission principale des autorités de la transition est de rétablir la sécurité et d’organiser des élections, conformément à l’Accord du 3 avril, les commentaires des lecteurs de TripFoumi Enfo révèlent un scepticisme profond quant à leur capacité et leur volonté d’atteindre ces objectifs. Dans un contexte où le Conseil présidentiel de transition (CPT) et le gouvernement semblent en conflit pour renforcer leurs pouvoirs, les gangs armés profitent de cette instabilité pour gagner en puissance et s’approprier de nouveaux territoires. Cet article explore les opinions des lecteurs, mettant en lumière la méfiance généralisée envers les autorités de transition tout en reconnaissant quelques rares perspectives optimistes.
Contexte de l’insécurité en Haïti
La situation sécuritaire en Haïti continue de se dégrader malgré l’arrivée de nouvelles autorités et la présence d’une force multinationale (mal équipée). Les groupes criminels, de plus en plus puissants, étendent leur emprise sur le territoire national, exacerbant la peur et l’insécurité. Cela accentue l’urgence d’une action gouvernementale décisive. Cependant, les promesses des autorités, notamment celles du chef du gouvernement, Garry Conille, et du directeur général a.i de la Police nationale d’Haïti (PNH), Rameau Normil, sont souvent perçues comme vides.
La méfiance envers les autorités de transition
Les lecteurs de TFE expriment une profonde méfiance envers le CPT et le gouvernement, considérant ces entités comme dépourvues de réelle volonté pour résoudre l’insécurité. Une commentatrice déclare : «Ils passent du temps à s’enrichir pendant que le peuple est préoccupé par le problème de l’insécurité, négligeant ainsi d’autres enjeux». Ce sentiment est largement partagé par de nombreux internautes qui estiment que les dirigeants tirent profit de la situation pour maintenir leur position, tandis que les gangs continuent de prendre de l’ampleur.
Motivations cachées des autorités
Les commentaires laissent à penser que les autorités de transition pourraient avoir des motivations cachées, cherchant à prolonger leur mandat plutôt qu’à s’attaquer aux véritables problèmes du pays, notamment l’insécurité. Un lecteur affirme : «Il n’y a aucune volonté manifeste de résoudre l’insécurité. Au contraire, ils perdent du temps pour rester au pouvoir, mais ils se trompent lourdement !»
Promesses non tenues
En matière de sécurité, les dirigeants de la transition, notamment le Premier ministre Garry Conille, ont fait des promesses qui peinent à se concrétiser. Parmi celles-ci, la récupération des territoires perdus et la libre circulation sur le territoire national. Cependant, plusieurs mois après leur prise de pouvoir, la situation s’est détériorée, avec la perte de nouveaux territoires tels que Gressier, Ganthier, Pont-Sondé, Cabaret, entre autres, et des massacres, comme celui de Pont-Sondé en octobre 2024, ayant causé plus d’une centaine de morts. De plus, les récentes attaques des gangs armés contre le quartier de Solino renforcent cette inquiétude. En outre, malgré les annonces, les autorités n’ont pas réussi à remettre en état de marche l’hôpital général, le principal centre hospitalier du pays. Ces faits soulèvent des doutes quant à leur engagement réel à rétablir la sécurité.
Corruption et manque de transparence
Les accusations de corruption alimentent également le désenchantement des citoyens. Une commentatrice note que «le CPT choisit de maintenir les trois conseillers-présidents malgré des accusations de corruption». En effet, un rapport publié le 2 octobre 2024 par l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) a exigé des poursuites contre les conseillers présidentiels Louis Gérald Gilles, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire pour abus de fonction et corruption passive. Pourtant, ces conseillers continuent de siéger au sein du CPT, remettant en question la crédibilité de cette institution.
Le rôle des acteurs internationaux
Certains lecteurs estiment que les autorités de transition agissent davantage comme des relais pour la communauté internationale que comme des décideurs autonomes. Un commentateur souligne que «ni le CPT ni le gouvernement ne montrent un véritable intérêt pour le pays. Ils semblent confortables dans cette situation d’insécurité, agissant sur commande de leurs supérieurs internationaux». Cette perception engendre un sentiment d’impuissance, où les citoyens doutent de l’engagement sincère des autorités à prendre des décisions qui répondent aux besoins du peuple haïtien.
Quelques voix optimistes
Malgré ce climat de méfiance, quelques lecteurs expriment des points de vue positifs, appelant à une prise de conscience collective. Un lecteur observe : «Il y a de la volonté, mais il manque des actions concrètes». D’autres appellent à une mobilisation citoyenne pour contraindre les dirigeants à agir plutôt que de se contenter d’annonces. Une voix s’élève : «Ils font traîner les choses pour éviter d’organiser des élections. Si le peuple ne se révoltait pas, ils n’assumeraient jamais leurs responsabilités». Selon ces opinions, une population unie peut exercer une pression pour des solutions concrètes.
Les commentaires des lecteurs de TripFoumi Enfo révèlent une méfiance profonde envers le CPT et le gouvernement concernant leur volonté de résoudre l’insécurité. Dans un contexte où ces autorités sont en conflit pour satisfaire leurs intérêts politiques, les gangs armés continuent de s’étendre, aggravant ainsi la crise. Alors que les gangs mettent de la pression sur le quartier de Solino, ce lundi 21 octobre, ces groupes criminels ont de nouveau attaqué la commune d’Arcahaie. Les craintes que les autorités de transition cherchent avant tout à maintenir leur pouvoir, couplées à un historique de promesses non tenues, de corruption et à leur rôle perçu comme exécutants d’agendas internationaux, exacerbent le désenchantement des citoyens. Pour redonner espoir à la population, il est impératif que les autorités prennent en compte ces préoccupations et s’engagent réellement dans une lutte efficace contre l’insécurité. Les dirigeants doivent d’abord compter sur les forces de sécurité haïtiennes, au lieu de miser sur une force multinationale qui peine à se constituer.