Haïti réaffirme devant l’ONU que les rapatriements d’Haïtiens violent les droits fondamentaux
Lors de son intervention devant le Conseil de sécurité des Nations unies mardi 22 octobre, l’ambassadeur d’Haïti auprès de l’ONU, Antonio Rodrigue, a fermement dénoncé les «expulsions massives» d’Haïtiens par la République dominicaine, les qualifiant de «violations des droits fondamentaux» et de «violations des lois internationales».
Le Conseil de sécurité a tenu une de ses sessions trimestrielles sur Haïti, visant à aborder la lenteur du processus de transition politique et la détérioration de la sécurité dans le pays. Cependant, cette réunion a rapidement dégénéré en une confrontation diplomatique entre Haïtiens et Dominicains.
Dans son discours, l’ambassadeur Rodrigue a appelé à la «solidarité internationale pour mettre fin à ces graves violations des droits de l’homme, qui alimentent les tensions et empêchent des relations pacifiques entre les deux nations». Il a souligné que les expulsions, déjà critiquées par l’ONU, sont contraires aux accords signés entre Haïti et la République dominicaine.
En revanche, le ministre dominicain des Affaires étrangères, Roberto Álvarez, a rejeté l’appel de l’ambassadeur d’Haïti, déclarant : «Mon gouvernement ne peut pas accepter cet appel insensé à arrêter les rapatriements, qui équivaudraient à une frontière ouverte et qui encourageraient la migration irrégulière vers mon pays. Nous ne permettrons jamais cela».
Le ministre Álvarez a également précisé que la République dominicaine n’est pas responsable des problèmes d’Haïti. «La crise qui sévit en Haïti est la responsabilité d’Haïti, aggravée par le manque de soutien de la communauté internationale. Nous, Dominicains, n’avons jamais été la cause de ses problèmes humanitaires, économiques ou sécuritaires», a-t-il affirmé.
Pour le premier semestre, la République dominicaine a expulsé 66.227 Haïtiens, selon la Direction générale de l’immigration de la République dominicaine. En octobre, ce chiffre a considérablement augmenté suite à la décision du gouvernement dominicain de rapatrier 10.000 Haïtiens par semaine.