La situation sécuritaire en Haïti continue de se détériorer, les bandits se permettent tout. En effet, des gangs armés ont récemment ciblé des véhicules de l’ambassade américaine et un hélicoptère des Nations unies. Ces incidents surviennent au moment où la Mission multinationale, financée par les États-Unis et dirigée par le Kenya, est censée intensifier ses opérations contre les ces groupes criminels. La présence de véhicules blindés kényans dans les rues de la capitale reflète l’ampleur des 300 millions de dollars investis par les États-Unis pour stabiliser la région, selon un article publié ce vendredi 25 octobre par le Miami Herald.
Les attaques ont pris pour cible des véhicules diplomatiques, entraînant des dégâts matériels, notamment des vitres brisées. À la suite de ces incidents, l’ambassade américaine envisage d’évacuer certains membres de son personnel diplomatique, selon des sources locales. Cette décision pourrait affecter les opérations diplomatiques et la fourniture de services consulaires à l’ambassade, déjà en effectif réduit.
L’un des incidents les plus préoccupants a impliqué un hélicoptère de l’Organisation des Nations unies, qui a essuyé des tirs alors qu’il survolait le quartier de Grand Ravine, contrôlé par des bandits. Toutefois, aucun passager n’a été blessé, et l’appareil a pu atterrir en toute sécurité. Cet hélicoptère est essentiel pour l’acheminement de l’aide humanitaire dans des zones isolées, inaccessibles par la voie terrestre en raison du contrôle des gangs, toujours d’après l’article du média américain.
Ces récentes violences soulignent une dynamique inquiétante : les gangs tentent de montrer leur force face aux nouvelles opérations anti-gang de la police haïtienne, soutenues par la Mission multinationale. Les gangs contrôlent des quartiers stratégiques comme Tabarre, où se situe l’ambassade américaine, et utilisent des représailles violentes pour répondre aux actions policières. La Police nationale d’Haïti a récemment annoncé avoir neutralisé plusieurs membres de gang, mais cette avancée semble susciter une intensification des attaques.
Parmi les figures de proue de cette violence, Jimmy Chérizier alias Barbecue, chef de la coalition criminelle «Viv Ansanm», a directement menacé l’ambassade américaine dans des vidéos publiées récemment. Dans l’une de ces vidéos, Barbecue affirme avoir reçu une invitation pour une réunion à l’ambassade, ce que les autorités américaines démentent fermement. Les relations entre l’ambassade et les gangs semblent être tendues, malgré des contacts limités pour des raisons de sécurité.
Face à cette montée des tensions, l’ambassade américaine a renforcé les restrictions de déplacement de son personnel et émis des avertissements aux citoyens américains présents en Haïti. Une fusillade signalée dans le quartier de Tabarre a également conduit l’ambassade à annuler temporairement tous les rendez-vous consulaires. Ces mesures s’inscrivent dans une série de restrictions de sécurité pour limiter l’exposition aux risques.
Les actions de la police haïtienne, en collaboration avec la MMSS, ont visé directement le gang «Kraze Baryè», dirigé par Vitelhomme Innocent, qui fait l’objet d’une prime du FBI, alors qu’il a été interviewé récemment par des journalistes américains. Les autorités ont rapporté la mort d’une vingtaine de membres du gang lors de récentes opérations, mais cela a également conduit Innocent à riposter en incendiant un véhicule blindé appartenant aux forces kényanes, bien que, d’après la PNH, celui-ci était préalablement tombé en panne.
La capitale haïtienne est également le théâtre de conflits internes entre le Premier ministre Garry Conille et le Conseil présidentiel de transition. Cette impasse politique alimente l’instabilité, alors que le Conseil de transition insiste pour que Conille remanie son gouvernement. Les tensions politiques ajoutent une couche de complexité à une situation déjà marquée par une violence accrue. C’est pourquoi plus d’un pense que ces deux entités ne se préoccupent point du sort de la population haïtienne qui souffre depuis plusieurs décennies.
La dégradation rapide de la sécurité en Haïti a provoqué des déplacements massifs, laissant des milliers d’Haïtiens sans abri et bloquant l’aide humanitaire essentielle. Plus de 3.000 morts et 700.000 déplacés depuis janvier. Les récents efforts de la communauté internationale peinent à stabiliser le pays face à la brutalité croissante des gangs. En dépit de la pression internationale et de l’engagement financier des États-Unis, la violence en Haïti n’est carrément pas adressée.
