Le prix Goncourt, la plus haute distinction littéraire française, a été attribué lundi 4 octobre à Kamel Daoud, auteur franco-algérien, pour son œuvre «Houris», publié aux éditions Gallimard. Les dix membres du jury, réunis au restaurant Drouant à Paris, ont majoritairement choisi le roman de Daoud, qui aborde les atrocités de la «décennie noire» en Algérie (1992-2002).
Le lauréat a été sélectionné dès le premier tour de vote, obtenant six voix. Hélène Gaudy a reçu deux voix, tandis que Gaël Faye, lauréat du Renaudot, et Sandrine Collette ont chacun eu une voix, selon les révélations du président de l’Académie Goncourt, Philippe Claudel.
Âgé de 54 ans, Kamel Daoud a été préféré à des auteurs tels que Gaël Faye (avec «Jacaranda»), Sandrine Collette (avec «Madelaine avant l’aube») et Hélène Gaudy (avec «Archipels»). Il succède à Jean-Baptiste Andrea, qui a remporté le prix en 2023 pour son roman «Veiller sur elle».
«Houris», terme désignant dans la foi musulmane des jeunes filles destinées au paradis, offre une vision sombre du parcours d’Aube, une jeune femme muette depuis qu’un islamiste lui a tranché la gorge le 31 décembre 1999. L’histoire se déroule d’abord à Oran, ville où Daoud a exercé en tant que journaliste durant la «décennie noire», avant de se déplacer vers le désert algérien, où Aube entreprend de retrouver son village.
Ce roman est le troisième de l’auteur et le premier publié par Gallimard. Kamel Daoud a également reçu le prix Landerneau des lecteurs en octobre, mais son livre ne peut être publié en Algérie, en raison d’une législation interdisant les œuvres traitant de la guerre civile de 1992-2002.
