Dès le début de l’année académique 2024-2025, les élèves du Lycée Pinchinat de Jacmel se sont vus contraints de manifester dans les rues ce jeudi 7 novembre 2024 pour exiger la reconstruction de leur établissement, endommagé depuis le séisme du 12 janvier 2012. Depuis des années, cet édifice historique, qui a contribué à former des générations de Jacméliens, se détériore sans qu’aucune initiative sérieuse n’ait été prise pour sa réhabilitation. En attendant des solutions, les élèves continuent leurs cours dans des conditions précaires, dans un espace temporairement prêté par un particulier.
Fondé en 1860, le lycée représente un patrimoine éducatif pour Jacmel, mais ses infrastructures ont subi de nombreux revers, aggravés par le manque d’entretien et l’inaction des autorités. Aux problèmes d’insécurité et de vétusté du bâtiment s’ajoutent des lacunes criantes : absence d’un centre technologique, manque de loisirs et insuffisance du corps enseignant. Cette situation, perçue comme une négligence inacceptable, est source de frustration pour les élèves, qui interpellent sans relâche les responsables… en vain.
Face à cette indifférence des autorités, les élèves continuent d’exiger un espace d’apprentissage digne et sécurisé. Leur mobilisation traduit un cri d’alarme pour une prise en charge effective de ce monument scolaire, symbole de la mémoire éducative de Jacmel. Les élèves déplorent l’incapacité de l’État à répondre à leurs besoins fondamentaux et appellent à des mesures concrètes pour empêcher la déchéance de leur établissement.
En l’absence de mesures urgentes, le directeur actuel, Fritz Lubin, fait preuve de dévouement en cherchant activement des locaux provisoires pour éviter une année blanche. Cette initiative, bien que temporaire, ne saurait remplacer la reconstruction complète du lycée. Le silence des autorités sur ce dossier, malgré des années de revendications, reflète une défaillance profonde du système éducatif, qui semble sacrifier l’avenir de ces jeunes au manque de vision et de volonté politique.
