La région de l’Artibonite, déjà fragilisée par une insécurité endémique, a été secouée par une nouvelle attaque meurtrière du gang «Gran grif», dirigé par Luckson Élan. Mercredi 27 novembre 2024, à Savien, dans la quatrième section communale de Savann Boule, des hommes armés ont semé la terreur, tuant deux personnes, blessant plusieurs autres et détruisant plusieurs habitations. L’attaque a également entraîné le vol de dizaines de têtes de bétail, ajoutant à la détresse des habitants.
Une matinée de terreur
Selon des témoignages rapportés par des résidents de la commune de Marchand Dessalines, ils se sont réveillés au son des rafales d’armes automatiques. L’attaque, méthodiquement exécutée, a laissé la communauté sous le choc et plongée dans la peur. Cette escalade de violence intervient dans un contexte déjà tendu, marquant la recrudescence des activités criminelles dans une région en proie à des attaques répétées.
Un climat de tension après le retour des forces de l’ordre
Cet événement tragique survient seulement 48 heures après le retour des forces de l’ordre au sous-commissariat de Liancourt, qui avait été abandonné suite à l’assassinat brutal de cinq policiers des unités spécialisées de la Police nationale d’Haïti (PNH) en janvier 2023. Ce retour des forces de l’ordre, destiné à rassurer la population, semble avoir exacerbé les tensions avec le gang «Gran Grif», qui reprend ses activités violentes.
Les habitants de la région redoutent une nouvelle escalade de violence. Après des semaines de relative accalmie suivant une attaque meurtrière du 3 octobre, qui avait fait plus de 200 morts, une vingtaine de blessés et une dizaine de disparus, la situation se dégrade à nouveau. Les criminels auraient menacé de bloquer les routes, de s’attaquer au commissariat de Petite-Rivière de l’Artibonite et de détruire des infrastructures agricoles essentielles à la survie économique de la région.
Des appels désespérés à l’intervention des autorités
Face à cette violence incessante, les habitants des communes de l’Estère, de Pont-Sondé, de Verettes et des localités avoisinantes lancent un cri d’alarme. Ils appellent les autorités policières et gouvernementales à renforcer leur présence et à prendre des mesures concrètes pour rétablir la sécurité. Sans une réponse rapide et efficace, le climat de peur et d’instabilité risque de s’aggraver, compromettant davantage la vie quotidienne et les activités économiques dans le département de l’Artibonite.