Le scandale impliquant la Banque nationale de crédit (BNC) prend un nouveau tournant avec la convocation officielle des trois conseillers présidentiels impliqués. Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin, accusés d’abus de fonction, de corruption passive et de pot-de-vin, sont désormais attendus devant le juge d’instruction Benjamin Felismé.
À l’origine de l’affaire, Raoul Pierre-Louis, ancien président du Conseil d’administration de la BNC, accuse les trois conseillers d’avoir exigé une somme de 100 millions de gourdes pour garantir son maintien à son poste. Ces accusations, qu’ils ont fermement démenties, ont suscité une vive indignation au sein de l’opinion publique et attiré l’attention des instances judiciaires.
Mandats de comparution : un calendrier fixé
Le juge Benjamin Felismé a émis des mandats pour entendre les accusés et un autre individu impliqué, Lonick Léandre, selon un calendrier précis :
Lonick Léandre : 5 décembre 2024
Louis Gérald Gilles : 9 décembre 2024
Emmanuel Vertilaire : 10 décembre 2024
Smith Augustin : 11 décembre 2024
Les convocations se dérouleront au Palais de Justice de Port-au-Prince. Les mandats précisent que chaque accusé peut se faire accompagner d’un avocat, conformément à l’article 24-3 de la Constitution haïtienne. En cas d’absence injustifiée, des mandats d’amener seront délivrés, en application des articles 30 et 77 du Code d’instruction criminelle.
Cette affaire intervient dans un climat politique déjà fragile. Leslie Voltaire, président du Conseil présidentiel de transition (CPT), avait, sous pression internationale, exigé que les trois conseillers se mettent à l’écart avant le 30 novembre 2024. Cependant, les intéressés ont refusé de démissionner, invoquant leur droit à la présomption d’innocence.
Malgré leurs protestations, l’émission des mandats renforce la pression sur ces personnalités, accusées d’avoir abusé de leur pouvoir pour des gains personnels. La société civile et les organisations internationales observent de près l’évolution de cette affaire, perçue comme un test de la capacité du système judiciaire haïtien à lutter contre l’impunité.
Un tournant décisif attendu
Les auditions prévues pourraient être déterminantes pour l’avenir de cette affaire. Si les conseillers comparaissent devant le juge, cela pourrait amorcer une étape décisive dans le traitement du scandale. Dans le cas contraire, l’émission de mandats d’amener risquerait d’aggraver la crise politique et d’éroder davantage la confiance dans les institutions du pays.
Alors que l’opinion publique attend des réponses, une question cruciale demeure : les trois conseillers répondront-ils à la convocation ou défieront-ils le processus judiciaire ?