
Dans le dossier relatif à l’assassinat du président Jovenel Moïse survenu dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021 en sa résidence privée à Pèlerin 5, Joseph Félix Badio, présenté comme l’un des cerveaux du complot, les mercenaires colombiens impliqués dans l’affaire et l’ex-maire de Jacmel Marky Kessa, devaient comparaître devant la Cour d’appel de Port-au-Prince ce lundi 16 décembre. Mais malgré leur présence sur les lieux, l’audience a été reportée à une date ultérieure.
Cette affaire est au point mort depuis l’ordonnance du juge instructeur Walter Wesser Voltaire le 25 janvier dernier. Lequel magistrat a été chargé d’instruire l’affaire au cabinet d’instruction.
Une ordonnance fleuve : plus d’une cinquantaine de personnes inculpées
Dans une ordonnance fleuve de 122 pages, le magistrat Voltaire a essayé d’explorer les contours de l’assassinat du président Moïse, mettant au clair de possibles bras intellectuels et financiers du complot. Et selon ce document, cette nouvelle avait sonné comme un coup de tonnerre, lorsque le pays avait appris avec stupéfaction que la personne qui était censée être la plus protégée du pays a été tragiquement abattue à l’intérieur de sa chambre.
Ce paramètre allait nourrir la curiosité du magistrat instructeur pour explorer la possibilité d’une quelconque complicité entre des collaborateurs immédiats du président et les assaillants.
Et exactement, à la faveur de toutes les preuves compilées dans l’affaire, le magistrat a ordonné l’apparition de l’ex-femme du défunt, Marie Étienne Martine Moïse, devant le Tribunal criminel. Le même sort a également été réclamé pour Claude Joseph, Premier ministre de Jovenel Moïse au moment des faits.
Léon Charles, directeur général de la police nationale d’alors, l’ex-chef de l’Unité de sécurité générale du palais national (USGPN) Dimitri Herard, désormais membre important de la coalition criminelle «Viv ansanm», entre autres, ont également été envoyés devant le Tribunal criminel.
En somme, plus d’une cinquantaine de personnes ont été inculpées et envoyées devant le Tribunal pénal dans cette affaire.
Certains accusés font appel pour essayer de casser cette ordonnance
Il faut préciser qu’à la suite de l’ordonnance du juge Voltaire, plusieurs des inculpés avaient manifesté leur volonté d’interjeter appel, ce qui était susceptible de suspendre l’ordonnance du juge jusqu’à la décision de la Cour.
Si un accusé bénéficie d’un non-lieu à ce stade, il sera acquitté. Mais dans le cas contraire, l’affaire poursuivra son chemin et les accusés seront donc jugés devant le Tribunal criminel siégé sans assistance de jury pour connaître enfin leur sort.