Les États-Unis ordonnent à leurs citoyens de ne pas voyager en Haïti en raison du chaos

L’ambassade des États-Unis en Haïti a publié vendredi 24 janvier une alerte de sécurité, ordonnant aux citoyens américains de ne pas se rendre dans le pays, en raison de l’escalade de la violence. Le Département d’État a maintenu l’avis au niveau 4 (ne pas voyager), reflétant la gravité de la situation.
Le message, diffusé sur la page Facebook de la légation diplomatique, précise que l’aéroport international Toussaint Louverture de Port-au-Prince fait face à des restrictions sévères. La Federal Aviation Administration (FAA) a interdit à toutes les compagnies aériennes américaines d’opérer des vols vers la capitale haïtienne. Cependant, des vols commerciaux continuent entre le Cap-Haïtien et Miami.
Le gouvernement américain a également noté qu’il ne prévoit pas organiser de départs pour ses ressortissants, mais incite ceux qui le peuvent à profiter de toute option commerciale disponible pour quitter Haïti en toute sécurité.
Depuis le 28 juillet 2023, l’ambassade américaine à Port-au-Prince fait face à une réduction de personnel, ce qui limite sa capacité à fournir des services consulaires de routine. Malgré cette situation, l’ambassade continue d’assister ses citoyens sur place.
L’alerte survient dans un contexte de rumeurs faisant état de la préparation par des gangs armés d’éventuelles attaques à Port-au-Prince, où ces groupes contrôlent désormais 85 % de la ville. La violence quotidienne, accompagnée de tirs dans certaines zones de la capitale, alimente une inquiétude croissante au sein de la population.
Les Nations unies ont rapporté que, en 2024, au moins 5.601 personnes ont perdu la vie à cause des violences liées aux gangs (1.000 de plus que l’année précédente), tandis que 2.212 personnes ont été blessées et 1.494 kidnappées. Si la communauté internationale n’intensifie pas son soutien aux autorités haïtiennes, les gangs risquent de prendre le contrôle total de la capitale, selon le secrétaire général de l’ONU, António Guterres.