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Sécurité publique en danger : le ministre de la Justice place la PNH sous pression

Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Patrick Pélissier, a donné des instructions fermes samedi 1ᵉʳ février au directeur général a.i. de la Police nationale d’Haïti (PNH), Rameau Normil, lui enjoignant de prendre toutes les mesures nécessaires face aux menaces croissantes pesant sur la sécurité publique. Ces menaces risquent d’aggraver une crise déjà alarmante, alors que plus de 80 % de la capitale haïtienne est sous le contrôle de groupes criminels.

Langaj

Dans son instruction, le ministre souligne :

« Compte tenu des informations persistantes faisant état de menaces à la sécurité publique et des risques potentiellement déstabilisateurs pour la vie nationale, vous êtes instruit, en urgence, de mobiliser toutes les unités de la police, d’exploiter toutes les ressources disponibles et de prendre toutes les mesures nécessaires pour contrer les actes d’insécurité à travers le pays, en particulier dans la capitale. Il est impératif de protéger la population et d’assurer la sécurité des vies humaines et des biens, et ce, dès réception de la présente, jusqu’à nouvel ordre. »

Une menace grandissante

Cette déclaration intervient après la diffusion d’une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux, dans laquelle Jimmy Chérizier, alias Barbecue, chef de la coalition terroriste « Viv ansanm », annonce qu’il répondra, le lundi 3 février à 5 heures du matin, aux initiatives de Me André Michel, avocat et membre de l’Accord du 21 décembre, ainsi que de Claude Joseph, leader du parti politique EDE. Ces derniers ont récemment adressé une lettre au secrétaire d’État américain, Marco Rubio, demandant l’inscription de la « Viv ansanm » sur la liste des organisations terroristes.

Une gestion sécuritaire controversée

Si l’instruction du ministre de la Justice apparaît nécessaire face à l’ampleur des menaces, sa diffusion publique soulève néanmoins des interrogations. Pourquoi une directive de cette nature n’a-t-elle pas été transmise de manière plus discrète, dans un cadre strictement administratif ? Son caractère public semble indiquer une volonté de mettre en lumière la gestion sécuritaire du directeur général de la PNH, à un moment où circulent des rumeurs sur une possible volonté du Premier ministre de le remplacer.

Langaj

Cela amène une question essentielle : la sécurité publique doit-elle être gérée uniquement sous un prisme administratif, ou risque-t-elle d’être instrumentalisée à des fins politiques ? Il est impératif que la sécurité nationale ne devienne pas un levier de stratégies internes ou de manœuvres visant à remanier l’administration publique.

Face à l’emprise croissante des groupes criminels, la police seule ne pourra pas mener ce combat. Une action coordonnée, impliquant toutes les institutions de l’État, est essentielle pour restaurer l’ordre et garantir la sécurité de la population.

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