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La Fondation Zanmi Timoun dénonce l’assassinat de plus d’une dizaine d’enfants à Kenscoff

La commune de Kenscoff, située à l’est de Port-au-Prince, a été le théâtre d’une tragédie insoutenable la semaine dernière. Plus d’une dizaine d’enfants, dont un nourrisson de deux mois, ont été tués lors d’une attaque barbare perpétrée par des gangs armés. La Fondation Zanmi Timoun, organisation de défense des droits de l’enfant, a exprimé, le 18 février, son indignation face à ces actes de violence et a lancé un appel urgent à la communauté nationale et internationale pour protéger les enfants haïtiens, dont les droits fondamentaux sont gravement menacés.

Langaj

Dans une note de presse publiée le 18 février 2025, la Fondation Zanmi Timoun a condamné avec la plus grande fermeté l’assassinat de ces enfants, qualifiant cet acte de « barbare et d’une cruauté inqualifiable ». Parmi les victimes figure un bébé de deux mois, dont la mère a également perdu la vie lors de l’attaque. Ce drame met en lumière l’ampleur de la crise sécuritaire qui frappe Haïti, où les plus vulnérables, notamment les enfants, sont exposés à des violences extrêmes.

Les gangs armés, responsables de ces atrocités, ont semé la panique dans la commune de Kenscoff, contraignant des centaines de riverains à fuir leurs foyers. Ces déplacés se retrouvent aujourd’hui dans des camps de fortune, confrontés à des conditions de vie précaires, marquées par le manque d’eau potable, de nourriture et d’abris adéquats.

La Fondation Zanmi Timoun a exhorté les autorités haïtiennes à traduire en justice les auteurs, coauteurs et complices de ces crimes. Elle rappelle qu’Haïti est signataire de plusieurs conventions internationales, notamment la Convention relative aux droits de l’enfant (1989), qui oblige les États à garantir la survie, le développement et la protection des enfants contre toute forme de violence.

L’organisation a également appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour protéger les enfants haïtiens, dont les droits à la vie, à la sécurité et à la dignité sont systématiquement bafoués. « L’assassinat d’enfants sans défense constitue une violation flagrante de leurs droits fondamentaux et un crime contre l’humanité qui ne saurait rester impuni », a déclaré la Fondation dans sa note.

Cette tragédie s’inscrit dans un contexte plus large de violence et d’insécurité en Haïti. En 2024, près de 289 enfants ont été tués ou blessés, soit une augmentation de 68 % par rapport à l’année précédente, selon un rapport de Save the Children. Les gangs armés, qui contrôlent une grande partie du territoire, recrutent de force des enfants, les exposant à des risques extrêmes, notamment la mort, les violences sexuelles et l’exploitation.

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La crise humanitaire s’aggrave également, avec plus de 700 000 Haïtiens déplacés en 2024, dont un grand nombre d’enfants. Ces derniers sont privés d’accès à l’éducation, à la santé, à la sécurité et à une alimentation adéquate.

La Fondation Zanmi Timoun réitère son engagement à défendre les droits de l’enfant et appelle à une mobilisation collective pour mettre fin à l’impunité et rétablir la sécurité dans le pays. Sans une action concertée des autorités haïtiennes et de la communauté internationale, l’enfance en Haïti continuera d’être volée par la violence et l’insécurité, a martelé la Fondation.

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