
La Cour d’Appel de Port-au-Prince a écarté le rapport de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) en annulant les mandats de comparution émis en décembre 2024 par le juge Benjamin Félismé contre les conseillers présidentiels Emmanuel Vertilaire, Smith Augustin et Louis Gérald Gilles. Ces mandats avaient été délivrés dans le cadre d’une enquête sur une tentative d’extorsion visant le président du Conseil d’administration de la Banque nationale de crédit (BNC).
Les trois conseillers étaient accusés d’avoir sollicité un pot-de-vin de 100 millions de gourdes auprès de l’ex-président du Conseil d’administration de la BNC, Raoul Pascal Pierre-Louis, en échange de son maintien à la tête de l’institution. Ces allégations ont été confirmées quelques mois plus tard par la publication d’un rapport officiel de l’ULCC.
Pourtant, malgré des preuves tangibles présentées dans ce rapport, incluant des transactions suspectes, la Cour d’Appel a choisi d’annuler les mandats. Le document détaille un plan de corruption bien orchestré entre les trois conseillers et Raoul Pascal Pierre-Louis, visant à détourner des fonds de la BNC. Malgré ces révélations, les conseillers mis en cause ont déclaré qu’ils ne comptaient pas démissionner, réaffirmant leur innocence.
Cette décision suscite des inquiétudes quant à son impact sur la lutte contre la corruption en Haïti. Nombreux sont ceux qui craignent qu’elle ne fragilise le travail de l’ULCC et ne renforce la culture d’impunité au sein des hautes sphères de l’État. Il est impératif que les autorités judiciaires réexaminent cette affaire en tenant compte des preuves présentées, afin de restaurer la confiance du peuple haïtien dans les institutions chargées de combattre la corruption et les crimes financiers.