
La Primature a annulé la nomination controversée de Lornick Léandre au poste de ministre conseiller à l’ambassade d’Haïti aux Bahamas. Cette décision, confirmée par une source proche du Premier ministre et relayée par Gazette Haïti News, fait suite à une vague d’indignation suscitée par l’implication présumée de M. Léandre dans un scandale de corruption impliquant la Banque nationale de crédit (BNC).
La désignation de Lornick Léandre avait suscité un tollé au sein de l’opinion publique et de la société civile. Plusieurs organisations, dont le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), avaient dénoncé l’incohérence de cette nomination, exhortant le Conseil Présidentiel de Transition à y mettre un terme. Face aux critiques virulentes et à la pression médiatique croissante, la Primature a dû se rétracter, admettant ainsi, de manière implicite, l’incompatibilité de cette décision avec les exigences de transparence et de bonne gouvernance.
L’affaire Lornick Léandre est d’autant plus préoccupante qu’elle s’inscrit dans un contexte de graves accusations de corruption. Son nom figure dans un rapport accablant de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC), publié en octobre 2024, révélant son implication dans une tentative de versement de pots-de-vin à des membres influents du Conseil présidentiel de transition (CPT). Selon ce document, trois conseillers – Smith Augustin, Emmanuel Vertilaire et Louis Gérald Gilles – auraient exigé la somme colossale de 100 millions de gourdes en échange du maintien de Pascal Raoul Pierre-Louis à la présidence de la BNC, avec Lornick Léandre jouant un rôle clé dans ces négociations illicites.
Par ailleurs, la justice haïtienne s’est également saisie du dossier. En décembre 2024, le juge d’instruction Benjamin Félismé a émis des mandats d’amener à l’encontre de Lornick Léandre et de Pascal Raoul Pierre-Louis, les accusant de détournement de fonds et d’abus de confiance. Toutefois, en dépit de ces décisions judiciaires, aucune arrestation n’a encore été effectuée, témoignant de l’impunité persistante qui mine les institutions haïtiennes.