Amnesty International dénonce une nouvelle fois le racisme en République dominicaine

Amnesty International (AI) a de nouveau pointé du doigt la République dominicaine pour ses politiques d’immigration jugées racistes. Dans un communiqué publié le vendredi 21 mars, l’organisation exhorte les autorités à respecter leurs engagements internationaux et à garantir le droit de défendre les droits humains sans discrimination.
Ana Piquer, directrice pour les Amériques à AI, appelle le gouvernement dominicain à agir face aux menaces croissantes contre les défenseurs des droits des migrants haïtiens, des Dominicains apatrides d’origine haïtienne et des personnes d’origine africaine.
Selon elle, sans action concrète, la situation pourrait dégénérer en violences physiques et en une répression accrue de la société civile.
Amnesty demande également aux autorités de mettre fin aux discours et aux décisions qui renforcent le racisme structurel et alimentent un climat de discrimination.
L’ONG rappelle l’urgence de garantir la nationalité aux Dominicains d’origine haïtienne devenus apatrides après la décision controversée de la Cour constitutionnelle en 2013. Elle dénonce également les expulsions collectives de migrants haïtiens et le profilage racial visant les Noirs.
L’organisation critique en outre les déclarations gouvernementales stigmatisant les Haïtiens et les accusant de peser sur les services publics, notamment l’éducation et la santé. Elle estime que cette rhétorique alimente un climat de peur, particulièrement dans les bateyes, où vivent de nombreux migrants haïtiens et leurs descendants.
Depuis octobre 2024, les expulsions se sont intensifiées, le gouvernement annonçant 10.000 rapatriements par semaine, principalement vers Haïti.
Amnesty rapporte également des attaques contre des organisations de défense des droits humains et des restrictions à la liberté d’expression dans l’espace public.
L’ONG cite notamment un incident survenu le 8 mars dernier, lorsque la police a interrompu un événement organisé pour la Journée internationale des droits des femmes, après avoir confondu une expression culturelle dominicaine avec une chanson en créole.
Face à ces dérives, Amnesty International presse les autorités dominicaines de cesser les violations des droits humains et d’adopter une politique migratoire respectueuse de la dignité et des libertés fondamentales.