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Au moins 102 institutions publiques abandonnées face à l’insécurité

L’insécurité galopante en Haïti a conduit, selon Le Relief Inter, à l’abandon de 102 institutions publiques, parmi lesquelles des palais gouvernementaux, des tribunaux, des hôpitaux, des écoles et des ministères. Cette situation illustre l’effondrement de l’autorité de l’État face aux gangs qui contrôlent de larges portions du territoire national.

Langaj

Le symbole le plus frappant de cet abandon est sans doute la fuite des institutions régaliennes, notamment le Palais national, le Palais législatif et les palais de justice. Autrefois sièges du pouvoir, ces bâtiments sont aujourd’hui déserts, témoignant de l’impuissance des autorités face à une crise sécuritaire qui ne cesse de s’aggraver. Cette situation a également entraîné la paralysie du système judiciaire, avec la fermeture de tribunaux de paix et de cours de justice, privant les citoyens d’un accès fondamental à la justice, bien que celui-ci ait déjà été entravé par la corruption.

Le secteur éducatif paie également un lourd tribut à cette insécurité. De nombreux lycées, écoles nationales et établissements de formation professionnelle sont fermés, privant des milliers d’élèves et d’étudiants de leur droit à l’éducation. Des institutions prestigieuses comme le Lycée Alexandre Pétion et le Lycée Toussaint Louverture sont devenues inaccessibles, compromettant gravement l’avenir des jeunes générations. Il en va de même pour plusieurs centres de formation professionnelle, notamment le Centre de formation en communication et en administration (ISNAC), contraint de suspendre temporairement ses activités le mercredi 19 mars.

Les services de santé sont également en crise, avec la fermeture de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH), du Sanatorium, de l’Hôpital psychiatrique Mars & Klein et de la Maternité Isaïe Jeanty. Alors que le pays fait face à des besoins sanitaires urgents, la population se retrouve privée d’accès aux soins, aggravant une situation humanitaire déjà critique.

L’effondrement touche aussi les infrastructures financières et administratives, avec l’abandon de plusieurs agences de la Banque de la République d’Haïti (BRH) et de la Banque nationale de crédit (BNC), ainsi que de directions générales telles que l’Office national d’assurance-vieillesse (ONA), la Douane et la Direction générale des impôts (DGI). Cette désorganisation compromet les finances publiques et affaiblit encore davantage l’État haïtien.

Face à cette situation alarmante, le gouvernement peine à proposer une réponse efficace. Le déploiement de la mission multinationale en soutien à la sécurité en Haïti est perçu comme une ultime tentative pour restaurer l’ordre, mais de nombreux observateurs restent sceptiques quant à son efficacité, d’autant plus que, depuis son arrivée, la situation semble s’être encore dégradée. Les gangs continuent d’étendre leur emprise sur la capitale, tandis que la population, privée de services essentiels, tente de survivre dans un pays où l’État semble s’être totalement effacé.

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Au moins 102 institutions publiques abandonnées face à l’insécurité

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