
Le juge fédéral Royce Lamberth a ordonné, mardi 22 avril 2025, la réintégration immédiate des employés et la reprise des activités de Voice of America (VOA), ainsi que d’autres médias publics américains à l’étranger, tels que Radio Free Asia et Middle East Broadcasting Networks. Cette décision fait suite à une tentative de démantèlement de ces services par l’administration Trump en mars dernier, entraînant la suspension de plus de 1 000 employés et la résiliation de centaines de contrats.
Le juge a estimé que ces actions violaient la loi et la Constitution, notamment en ce qui concerne la liberté de la presse et le rôle du Congrès dans le financement de ces agences. L’administration Trump avait justifié ces suppressions par la nécessité de réaligner les opérations de ces médias sur des « valeurs pro-américaines », accusant la VOA de partialité.
Cependant, le juge Lamberth a qualifié ces mesures d’« arbitraires et capricieuses », soulignant qu’elles avaient été prises sans analyse appropriée et en contradiction avec les mandats législatifs en vigueur. Il a également noté que ces coupes budgétaires avaient été effectuées le jour même où le président Trump signait les crédits de financement alloués à ces agences jusqu’en septembre.
La décision du tribunal a été saluée par des associations de journalistes et des syndicats, qui y voient une victoire pour la liberté de la presse et la démocratie mondiale. Patsy Widakuswara, journaliste à VOA et plaignante dans l’affaire, a exprimé sa satisfaction tout en anticipant un probable appel du gouvernement. Cette affaire illustre les tensions persistantes entre l’exécutif et les institutions indépendantes, ainsi que les défis liés à la préservation de l’intégrité des médias publics aux États-Unis.