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Crise en Tunisie: Référendum constitutionnel et élections législatives annoncés pour 2022


 
(TripFoumi Enfo) – Le président tunisien, Kais Saed, a annoncé, le lundi 13 décembre, la tenue d’un référendum constitutionnel et des élections législatives pour 2022.  Dans le même temps, il prolonge la suspension du parlement.
 
Selon cette annonce, le processus devrait s’étendre sur toute l’année 2022. D’abord, des “consultations populaires” seront organisées entre janvier et mars dans le cadre de l’élaboration de la nouvelle constitution qui doit remplacer celle de 2014. Cette dernière, résultat des révoltes pro-démocratiques ayant conduit à la chute de la dictature du président Zine el-Abidine Ben Ali, avait instauré un régime semi-parlementaire. Elle s’est révélée dysfonctionnelle de l’avis du président. Ensuite, il y aura  la réalisation du référendum le 25 juillet. Et en décembre, la réalisation d’élections législatives doit clore le processus.
 
Attendue pour le 17 décembre, jour de célébration marquant la date du triomphe de la révolution du “Printemps arabe” tunisien et la proclamation de la République, cette intervention a pris de court une bonne partie de la population. Adhérant au départ à ces mesures par la lassitude de la classe politique, les citoyens ont commencé à craindre certaines “dérives” du président. Ainsi, l’annonce de ce lundi soir fait déjà l’objet d’innombrables critiques sur les réseaux sociaux et dans la classe politique.
 
En effet, depuis le 25  juillet de cette année, le pays vit sous un “régime d’exception” avec le gel du parlement. Des mesures qui ont été prises en vue de “protéger” le pays d’une crise sanitaire et politique. Le président, avec le soutien de l’opinion publique, avait pris la décision de révoquer le premier ministre et suspendre le parlement. Toutefois, un décret pris en septembre permettant la concentration de tous les pouvoirs entre les mains du chef de l’État a fait craindre une “dérive autoritaire”.
 
Kais Saed, universitaire spécialisé en droit constitutionnel et juriste de profession, est arrivé au pouvoir le 13 Octobre à l’issu d’élections très prometteuses. Mais les récents développements, dans sa gestion de la crise, font craindre un recul important de la démocratie dans le pays.
 

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