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Tiburon, serait-il un territoire récupéré ?

Encore une fois, le Commissaire du gouvernement de la juridiction des Côteaux, Me. Wadson Azor, a frappé fort. Les deux principaux chefs de gang qui opéraient dans la commune de Tiburon ont été neutralisés sous le leadership du CG dans la nuit du jeudi 15 au vendredi 16 février 2024.

La population ne cache pas son contentement après que ces voyous ont été tués jeudi soir. « Je ne trouve pas de mots pour remercier le Commissaire. J’avais un bébé de neuf mois et « Lòm rach » m’avait forcé de quitter ma maison pour me réfugier dans un pâturage, où j’ai passé la nuit avec mon bébé et mon mari », a déclaré en sanglots une dame.

Au moment où les habitants de Tiburon célèbrent le démantèlement de ce groupe armé par le CG Azor, la majeure partie du territoire national se trouve sous l’emprise de plusieurs dizaines de gangs armés. Un avis partagé par l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Dans un rapport du groupe d’experts de l’ONU sur Haïti publié en septembre 2023, les experts avaient estimé à 200 le nombre de gangs opérant actuellement dans le pays.

Selon les données disponibles, le département de l’Ouest demeure l’endroit le plus violent d’Haïti avec le plus haut taux d’homicide, de kidnapping, etc. Environ 23 groupes armés sont répertoriés seulement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, toujours selon le rapport des experts de l’ONU.

Cependant, depuis quelque temps, les actes de violences s’étendent de plus en plus vers les villes de province, avec une augmentation des activités criminelles. Le département de l’Artibonite est un cas flagrant.

Malgré cette tendance, plusieurs endroits continuent à résister. Certains Commissaires du gouvernement, notamment ceux de la péninsule sud, se dressent en véritables remparts face aux bandits armés. Le CG de Miragoâne, Jean Ernest Muscadin, connu pour des exécutions extrajudiciaires de présumés membres de gangs, en est la preuve.

À l’instar de celui-ci, Wadson Azor semble vouloir combattre les criminels afin de transformer sa juridiction en un terrain interdit pour eux.

Situé dans l’arrondissement de Chardonnières, Tiburon est une commune du département du sud. Administrativement, il se trouve dans la juridiction des Côteaux.

Depuis environ deux ans, un groupe armé connu sous le nom de « Ti-Rach » semait la terreur dans cette commune. Kidnapping, viol, vol à main armée, entre autres, constituaient son mode opératoire.

Le 1er décembre 2023, Me. Wadson Azor, ancien Substitut du Commissaire du gouvernement, accède à la tête du parquet des Côteaux en tant que CG principal. À son investiture, il avait appelé les malfrats constituants cette bande à déposer les armes.

Le 10 décembre 2023, environ une semaine plus tard, le nouveau CG, de concert avec des agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH), a réalisé une opération musclée à Tiburon. Dix-neuf des membres du gang « Ti-Rach » ont été abattus.

En continuation de son combat contre les bandits, ce 15 février 2024, le CG des Côteaux a finalement démantelé ce groupe qui semait la panique au sein de la communauté.

Cette zone est-elle désormais récupérée ?

Suite au démantèlement de l’association criminelle « Ti-Rach », le CG des Côteaux a exprimé sa satisfaction et a assuré à la population civile que le problème n’existait plus. « Désormais, vous n’avez plus rien à craindre. Ce qui vous faisait peur n’existe plus », a déclaré le chef du parquet des Côteaux devant une foule en liesse.

Le droit à la vie est un droit inaliénable. « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne », stipule l’article 3 de la déclaration universelle des droits de l’homme.

Pourtant, Haïti gémit quotidiennement sous la pression intense et constante d’une violence généralisée. Des civils meurent chaque jour et en face, on a un État complice, passif, criminel, incapable voire peu enclin à apporter de véritables solutions afin de garantir le droit à la vie à ses contribuables.

En l’absence d’institutions fortes pour réprimer les déviances, on est obligé de s’accorder au ton d’autorités qui tuent en dehors des normes, mais pour protéger leur population.

Face à la dégringolade du pays, l’inacceptable devient tacitement la norme et tout le monde s’en moque.

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