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Quel recours lorsque les institutions ne répondent pas?

Du contractualisme, l’homme décèle une partie de sa liberté à une institution dont la mission est de répondre à un ensemble de ses besoins lui dotant le minimum de satisfaction de vivre en communauté, sans que nul ne se sente lésé. Cette institution, qui est l’État, est responsable du bien-vivre de chacun en remplissant son devoir à l’égard de tous. Il a à sa disposition un ensemble de droits, d’allocations, de prérogatives définitives, légitimes, légales pour fournir de quoi pour un élan agréable à la communauté.

Certaines fois, cette institution, détentrice du monopole de la violence légitime, use de son pouvoir pour éclabousser ceux à qui elle doit du bien-vivre et de la satisfaction d’être. Ses fonctions régaliennes sont parfois mises de côté. Les instances composantes de l’État sont en proie à l’incapacité de se soumettre aux exigences préalablement définies. La justice, institution sans vertue. L’exécutif, sans bonne exécution. Le législatif, pieuses lois. Par devant de telle situation, que faire ?

Un État failli

L’État qu’a voulu Dessalines n’a jamais vu le jour. L’empereur mort, n’a pas eu le temps de former les citoyens souhaités pour l’État rêvé. La lutte pour le pouvoir et la haine ont eu gain de cause sur la nécessité de continuer à camper cette nation nouvellement indépendante sur une voie de progrès continu. Les chefs d’État se sont succédés. Chacun a mis l’accent sur son être, son faire, sans pourtant primer la continuité qui est la base du progrès de toutes les puissantes nations du monde.

Nous avons osé d’être un territoire qui se décante entièrement de l’esclavage. Libres sommes nous. Libres de choisir la voie à emprunter comme début de matérialisation de notre projet de peuple. Malheureusement, le moi nous a tous surpassés. D’où les excès de zèle qui ont intégré la corruption dans les premiers gestes de la première nation noire.

Aujourd’hui encore, nous nous sommes enfoncés sous la cave de la corruption qui nous classe parmi les pays les plus corrompus, distancie le rapport humain entre chaque haïtien, limitant chaque instant le pouvoir d’achat de la majorité à une miette, nous mettant alors face une condition de vie précaire, de contre-intégrité, de pas maladroits, et de peinture de la misère atroce qui nous enlève la dignité et l’humanité.

Alors que…

Toute nation sans justice est vouée à la défaillance. Ce qui veut dire, l’État devrait s’assurer que la justice ne soit sous les pieds d’une personne. Mais, sous les mains incontrôlées de la femme aux yeux bandés s’assurant que nul ne soit injustement lésé. De ce fait, il faut ici une bonne séparation verticale et horizontale des pouvoirs publics.

L’exécutif se doit de tout mettre en oeuvre pour sa soumission au droit sans interférer les décisions de la justice. Sans donner son mot, sauf en cas où il en serait partie à titre de représentant de l’État. Le primat de l’intérêt individuel qui réduit l’exécutif à une propriété privée d’un élu, nommé ou simple fonctionnaire doit être puni, au regard de la loi.

Le législatif, maître des pouvoirs, qui donne de quoi à la justice pour décider, et qui contrôle l’exécutif dans ses agissements, doit être dépourvu de tout soupçon néfaste à son image. Les textes de loi doivent prendre en compte la généralité des intérêts, le besoin pressant-présent, l’aspect préventif et l’harmonie sociétale. Fort de tout cela, cette branche de l’institution étatique doit être formée d’hommes et de femmes de dignité, d’honnêteté, d’intégrité, de sincérité et du sérieux.

Passant outre de la satisfaction du peuple…

Certains politiques, arrivés à la magistrature suprême de l’État, à une fonction décisionnelle pour le bien de la population, ou un poste devant desservir le peuple conformément à des prescriptions légales, en passent outre pour la satisfaction de leur égo. Une pieuse intention, mais très populaire, rafale les gens au quotidien : “Usage des fonds pour s’enrichir”. La justice qui devrait condamner ces dérives est impuissante. Le grand projet qui changerait la vie des haïtiens, devient désormais bidon. La somme allouée à sa réalisation est fortement diminuée, détournée à des fins personnelles.

Maintenant, quel recours a la population ?

Lorsque l’État ne peut répondre à ses besoins, pas par incapacité, mais parce qu’il est composé de gourmands qui s’enrichissent au détriment de tout un peuple, ce dernier doit se doter d’un recours.

Le moyen le plus pacifique et démagogique est l’élection. Pacifique, parce que l’élection est un simple moyen de renouvellement de personnels politiques. On va vous inviter à changer les personnels politiques pour changer ipso facto la pente désastreuse que prend la nation en matière de toute forme de corruption.

C’est démagogique, parce que les gens qui vous demandent de vous rendre dans les urnes pour tout changer, savent déjà que ce ne sera pas quelque chose de facile. Un peuple qui a voté une qualité de politiques en 2013, après seulement 4 ans ou 5 ans, peut voter la même qualité. Il suffit que les nouveaux candidats se décantent des anciens élus dans leurs discours. Après, la pratique sera la même. Certains, ayant gravement peur du soulèvement, invitent de préférence, les citoyens à passer par le vote pour changer leur condition de vie. Ce qui ne donne pas toujours le résultat escompté.

Le comment agir

Forcer les autorités à prendre leurs responsabilités est l’ultime recours lorsque les institutions ne se connaissent pas, ou se distancient de leur raison d’être. Parfois, le débat réside sur le comment.

Le comment dépend toujours des phases du mouvement. Les autorités qui ont un coeur et un esprit de bien agissent au premier son de la trompette des protestataires. D’autres attendent que cela se dégénère. Toutefois, l’important, c’est de savoir qu’habituellement, tout mouvement bien préparé a trois phases. La première est purement administrative, consistant à écrire convenablement les responsables pour attirer leur attention sur des dangers imminents. La deuxième est aussi signifiante, mais avec des simples mesures qui suivent la première, qui prennent en compte les annonces présentées dans la première phase. La troisième est beaucoup plus rigide que seul le terrain sait de quoi il s’agit. Le mouvement s’avère plus dense et plus menaçant pour la paix publique. Il n’est pas toujours contrôlé vu yû de fond en comble par les leaders. C’est souvent chaotique. C’est à cette phase que les autorités cyniques réagissent. Parfois, les actions sont en inadéquation à l’ampleur de la crise, et provoquent la perte du pouvoir des dirigeants.

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