Le héros du film « Hotel Rwanda » jugé à Kigali pour terrorisme
(TripFoumi Enfo)- Accusé de meurtre et terrorisme, entre-autres, Paul Rusesabagina a comparu, mercredi 17 février 2021, a l’ouverture de son procès à Kigali (Rwanda) en compagnie de 20 autres personnes. Il est l’auteur du film “Hôtel Rwanda” paru en 2004.
Le procès de Paul Rusesabagina, l’ancien directeur de l’hôtel des Milles Collines à Kigali, a débuté ce mercredi 17 février 2021. Il est l’un des Hutus modérés ayant été le temoin du génocide ayant coûté la vie à environ 1 million d’individus.
Ce dernier est devenu célèbre en 2004 grâce à ce film hollywoodien titré « Hôtel Rwanda» mettant en exergue les efforts déployés par l’ancien directeur de l’hôtel des Mille Collines à Kigali, un Hutu modéré, pour sauver plus de 1000 personnes, toutes, faisant partie de l’ethnie “Tutsi” très marginalisé à l’époque.
13 chefs d’accusation ont été retenus contre lui dont « terrorisme», «meurtre» et «financement de rébellion». D’après la justice rwandaise, M. Rusesabagina fournit une assistance considérable au Front de libération nationale (FLN), présumé responsable de nombreuses attaques meurtrières visant à déstabiliser le Rwanda. Il comparaissait avec 20 autres co-accusés.
Ses avocats dénoncent les circonstances ayant conduit à son arrestation qu’ils qualifient d’enlèvement. En effet, il a été appréhendé dans un aéroport au Rwanda à sa descente d’un avion qu’il croyait être à destination du Burundi, un pays voisin. Alors qu’il vivait en exil au États-Unis et en Belgique depuis 1996.
« Je vais le répéter, comme je l’ai déjà dit de nombreuses fois. Je ne suis pas Rwandais. Je suis Belge. Le dossier devrait le mentionner », a déclaré Paul Rusesabagina à la barre contestant le droit du tribunal à le juger
Pour appuyer sa position, Paul Rusesabagina a fait valoir qu’il a dû solliciter un visa pour se rendre au Rwanda en 2003 et 2004. « C’est le traitement que l’on a avec les étrangers », a-t-il souligné.
De son côté, le Procureur n’a pas tardé à réagir. « Manœuvres dilatoires », a retoqué Me Bonaventure Ruberwa qui en a profité pour relever “la nationalité rwandaise des parents de M. Rusesabagina et que ce dernier n’avait jamais renoncé à sa citoyenneté.”
« Il avait l’ambition de devenir le président du Rwanda. Comment as-tu de telles ambitions quand tu n’es pas rwandais ? […]. Nous avons fait la guerre au Rwanda, nous avons échoué et nous avons été capturés. Alors c’est embarrassant pour lui de prétendre maintenant qu’il n’est pas rwandais », a déclaré Callixte Nsabimana, l’un des co-accusés et Commandant du FLN en appui aux arguments du Procureur.
Les États-Unis ont demandé la mise en place de conditions pour un procès équitable. L’Union Européenne a également exprimé ses vives préoccupations sur le sort de celui qui est considéré comme l’un des farouches opposants au régime de Kagame.