Le Sénat

Au revoir chers honorables de la République avec le sentiment du devoir accompli

(TripFoumi Enfo) – L’année 2022 touche à sa fin. Pour le bilan, s’il faut le dresser, il est, je le dis, on ne peut plus catastrophique pour la grande majorité de la population haïtienne qui continue à vivre au jour de la journée. En fait, les prochains jours, à regarder les indicateurs socio-économique et politiques actuels, s’annoncent encore plus difficiles pour le peuple haïtien, en 2023, si rien n’est fait. Les nouveaux défis que nous impose la réalité, au cours de ce nouvel an, sont énormes et, malheureusement, ils, ces défis, continuent de faire planer le doute sur le devenir de la nation haïtienne. Si les autorités, au plus haut niveau de l’État, peinent encore à organiser les élections dans le pays, et cela fait pratiquement sept (7) ans, une hécatombe se dessine à l’horizon. Les 10 sénateurs, en poste, devraient partir le deuxième lundi du mois en cours comme le veut la constitution haïtienne et la loi électorale. Ce qui a pour effet la caducité du parlement et un nouveau vide institutionnel.

Au temps du Parti Haïtien Tèk Kale (PHTK), les institutions haïtiennes sont les premières proies à avoir subi les conséquences de l’incompétence et de l’ignorance des hommes d’extrême droite Tèt Kale. Hormis la justice, l’école, la famille, le parlement haïtien aussi n’est pas épargné de la “culture brisée” mise en place par le régime sanguinaire et autoritaire Tèt Kale. L’ancien président Jovenel Moïse, dans un tweet, en date du 13 janvier 2020, avait constaté la “caducité” de la 50e législature haïtienne avec la fin du mandat des députés et les 2/3 du Sénat de la République. Qu’en est-il des élections qui devraient avoir eu lieu en 2017, 2019 et 2021 ? Nada.

Les derniers élus restant au sénat haïtien partiront, illico, le deuxième lundi du mois de janvier 2023 suivant l’article 94.2 de la Constitution renvoyant à la loi électorale, fixant le mandat des premiers sénateurs à 6 ans. Avec le départ du reste du Sénat, aucun élu du peuple ne sera en poste en Haïti. Voilà le véritable coup de massue porté à la grande percée démocratique de 1986. La constitution haïtienne est, désormais, mise en veilleuse dans les faits.

La 50e législature haïtienne était l’une des législatures les plus critiquées du pays avec notamment la présence des hommes et des femmes au passé tristement célèbre. La preuve, et c’est honteux, les dernières sanctions prises, par le Canada et les États-Unis, contre des anciens et actuels officiels haïtiens touchent aussi le parlement haïtien, haut lieu d’orientation de la société sur le plan politique. C’est fini désormais. Tout le monde part.

Plus de parlement. Ariel Henry, comme le tout-puissant, nommé Premier ministre depuis 2021, par un tweet de l’ambassade américaine à Port-au-Prince, est le seul et l’unique chef de la République, le “Roi” d’un royaume dévasté. Pas de président. Pas de Sénateurs. Pas de députés. Pas d’élus locaux. Pas de conseil électoral. Les honorables, qui devaient, entre autres, surveiller les actions de l’Exécutif, étaient quasi inexistants. Les 10 sénateurs partiront avec quel sentiment ? Celui du devoir accompli ? Celui du devoir d’un travail bien fait ? L’histoire retiendra qu’au temps du PHTK les acquis démocratiques ont été totalement vassalisés. Ici, en Haïti, “tout est globalement sous (le) contrôle” d’un régime autocratique et criminel.

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