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Freestyle d’un dératé

                                     « En art toute valeur qui se trouve est  vulgaire. » Jean Cocteau

Elles sont toujours belles, les rencontres [littéraires], surtout au bord de la mer. Nos pas sur les sables (chaudes) et le ventre bleu de la mer, paradis ! On radote ! On dit bien, mal ! On médit ! On dit ! On pense connaître les auteurs, par des phrases dites ! On parle d’eux, comme on parle de nos amis (bons, traîtres, pervers, ou va-nu-pieds) ! On se moque ! On se fait passer pour critique [littéraire] ! On parle d’amour ! Et de solitude ! On cause de tout et de rien ! On écrit des vers [bancals], et qui deviennent après des poèmes (vers d’oreilles) à réciter tôt le matin ! Elles [ne]sont toujours extraordinaires, belles les rencontres littéraires, surtout au bord de la mer ! Des idées s’écroulent les unes sur les autres à la manière des vagues ! On parle de nos souhaits ! Oh mes souhaits coulèrent le long des mots…Je serai (à vie) un Dany (oh Américain, simpliste//facile) à l’excès! Un Norman Mailer maudit ! Un Bukowski sans alcools, pour que mon père ne me fourre pas la tête dans les vomis comme pour renifler l’odeur d’une bêtise faite par un bon enfant. Un Ernest sans armes ! Un Baudelaire béni (sans un plat rissolé aux haschichs) qui ne gaspille pas l’argent de sa famille ! Un Brouard qui ne dort pas sous les lumières bleutées des lampadaires des places publiques et qui laisse ses beaux divans (de bourgeois) pour faire corps aux clochards, gueux jusqu’à recevoir une foutue gifle de la part de son ami Duvalier (oh poète) ! Un Saint-Armand ! Un Genet non homo, qui ne vole pas ! (Oh, je te veux sans vices Other Mister !) Un Alain Gainsbourg, un Kerouac, n Burroughs (oh la sainte trinité) je vous préfère sans les drogues ! Oh opposants ! Oh vivants ! (Merci pour les bibles : sur la route, festin nu, la machine molle!) Mais (attendez, un instant) vous pensiez faire chier le monde, chers frères/amis connards ? Un Sartre, un Michaux, sans mescaline. Pas un Rimbaud (cet homo-lâche) ! Un Frankétienne qui fait ce qu’il veut avec les mots! Un Clitandre ! Un Coelho qui se prend pour sage ! Un Bobin pour sa sagesse au visage confucianiste ! Un Verlaine sans opium ! Un Poe, un Apollinaire, un Wilde sans Llabsinthe ! Un Freud, un Stephen King, un Zola, un Verne (explorateur à la Magellan) sans la cocaïne ! Un Fréderic Beigbeder -la moche était [vraiment] plus jolie que la jolie- sans l’ecstasy (oh ce déglingué). Un Sartre qui après moult années de militance par la plume et qui la prenait pour une épée se posa un bon petit matin (l’air maussade, il semblait) la question cruelle : que peut la littérature face à un enfant qui meurt de faim ? Et je me la pose aussi (n’ai-je pas ce droit ?). Beaucoup ont dit qu’elle peut tout. Ce tout est rien (me dis-je). D’un autre coin, je me suis demandé (je ne suis pas le seul sinon…) à ceux qui s’acharnent à dire que la poésie peut sauver le monde (sous-question : quel monde ?) : que peut la poésie face à la bêtise humaine (si criante) ? A répondre !

Mes souhaits toujours coulent le long des mots … je serai un dénonciateur comme Maran (Civilisation, tu bâtis ton royaume sur des cadavres.) Un Faye, oh grand//petit prosateur devant l’Eternel (Lautréamont René)! Je ne veux PAS être un Romain Gary, parce que celui qui se suicide est un lâche (les lâches habitent trop le monde). Non, pas G. Victor qui pense que la littérature est servante de l’éthique (il veut dénoncer en oubliant l’art et la technique, ce que l’Autre aurait pu dire) !

Je veux être un Roberto Bolano, ce cannibale ! Oh, cannibale exquis ! Pas un Mbougar Sarr qui confond aimer trop (l’autre) à plagier ! Imiter à imprégner ! (le temps s’en chargera, en parlera !) Oh, je veux être un Émile Ollivier pris en otage comme Henry James (Nous écrivons les ténèbres, nous faisons ce que nous pouvons, lâcha-t-il)! Un Jean Claude Pirotte quand la pluie tombe et m’abat comme une grêle libertine ! Pas un Trouillot qui se prend pour Sartre (tentative ratée) mais qui ne sait pas de quel foutu bois chauffe le macadam ! Ni un Gabriel Matzneff (ce sans-borne) ! Oh que j’aime trop contempler les petites filles avec leur candeur de bois! Je veux être un trasher à la Virginie Despentes ! Je préfère Marie Darieusecq à Anaïs Nin (oh mais pourquoi tu avortais le bébé d’Henry Miller ?) Oh ce clochard qui te poignardait ensuite te jetait sous le Pont Neuf, je lui couperai les deux pattes (s’il est encore vivant, hein)! Ah que j’aime les vraies punk-féministes ! Ah les subversives nues ! Je veux être Colette (j’aimerais la revoir à la garçonne, comme Kettly Mars me paraît sexy-féministe) ! Pas un Emmelie Pro//fête ! Ni un Mille C, oh non ! Je veux être témoin parmi les autres comme Taslitzky, Levi, Delbo, Celan (mais qui ne se jette pas dans la Seine) : ces mains qui témoignent ! Poète ? Quoi ? Oh, je veux être Richard Brautigan, Elias Adelson, Jaccottet, Villard Denis, Phelps// ou ne pas poète! Je veux être un certain Jacques Prévert etc…etc…Un Eluard qui griffonne partout li-ber-té. Un Roubaud (poète-mathématicien) ! Un Cocteau! Un Tansi ! Un Tesson qui voyage ! Un Leiris qui joue avec le langage, -tout comme Sponge jongle avec les mots comme le ferait Ronaldinho avec un ballon-, a l’air d’une petite fille qui joue aux osselets ! Un Castera debout sa pierre à la main sans quitter des yeux la merveille que fait le vent quand il soulève une robe ! Je veux être Depestre ! Oh, Mister Eros des montagnes, des jardins (Je suis fLatTé quand Kundera parle de toi et Jacques Stephen Alexis(le Maître) dans son livre-cahier, appelé// (Une rencontre)! J’aime l’association Eternelle Roumain-Jacques (Alexis) ! Oh, classique ! Oh, Eternité ! C’est à vous que je pense quand tintent ces mots sur les vaisselles des lèvres ! Ah señor Guillén (Haïtien, dis-moi, as-tu-vu, passer son front à la peau brune et voler son ombre suave ?) ah oui, je l’ai vu passer hier, m’a-t-il répondu, il nous disait (d’une voix très grave) que ne pas espérer est un mal. Tenez bon, nous conseilla-t-il ! Oh, je veux être un Barrico (oh, grand artisan du style)!

Oh, je veux être Camus comme L’homme Révolté ! Engagé comme Césaire ! Je veux être un Fanon (beau nègre) à la peau noire sans masques blancs ! Oh « -regarde comme, il est beau, ce nègre… ! –« le beau nègre vous emmerde, madame ! » Oh ! J’ai vu passer comme Baldwin, Morisson, Dalembert, ton ultime prière courir après les nuages « ô mon corps, fais de moi toujours un homme qui interroge! Je veux être un (Nicolas Idier) ou un Orcel (on peut l’appeler le Proust Haïtien ?) qui n’aime pas les boîtes (putes) et qui ne tolère pas une ville sans celles-ci (Les Immortelles), parce qu’elle est morte sans elles ! Je veux être un Adimi Khaouter ! Un Kostis Maloūtas ! Oh mon autre depuis l’autre bout de l’Europe, merci pour « Une fois (et peut-être une autre) » ! Une fois, et peut-être une autre, Kostis vous questionne aspirant Grand-Ecrivain : « Pourquoi n’avez-vous pas dit ce que vous vouliez dire de manière simple ? Pourquoi ne pas avoir imaginé une histoire simple et linéaire qui raconte sans détours ce que vous aviez envie de dire ? Pourquoi nous infliger vos aspirations ridicules, tout ce qui vous fait espérer que votre œuvre est à la hauteur de celles que vous admirez ? » A répondre ! Oh je veux un être Fred Uhlman qui écrit aussi bien qu’il peint ! Un Chedid (en poésie, tout est en route à jamais) qui ajoute foi à « l’infini créatrice ». Un Kateb Yacine ! Oh pas un Yasmina Khadra qui se [plaint] pleurniche tel un enfant d’être « blacklisté » par les donneurs des prix littéraires !

Prix Littéraire ? Quoi ? Oh ! Jusqu’ici, je me demande, sans arrêts, pourquoi Julien Gracq (1910-2007) a refusé le prix Gongourt qui lui était attribué, en 1951, pour son beau roman- salué par André Breton (1896-1966) – Rivage des Syrtes ? Sartre, le Nobel ? Michel Leiris, le Grand prix national des Lettres ? Peut-être parce qu’un prix littéraire -ingrédient dont oh mes con-temporains Haïtiens (vous qui ignorent que le texte littéraire est un palimpseste) prétendent en avoir besoin (bêtises), pour se faire appeler Ecrivain, ou pour être reconnu comme tel- n’est [rien] qu’une affaire de « commerce traficoté » ? Questions : combien de prix ont reçu, raflé Manathan Blues de Jean Claude Charles? L’Ultravocal de Frank ? La conclusion tirée (silencieuse convention): si tu n’as pas reçu un prix, tais-toi quand on parle d’écrivain ! é/cri/vain, trois syllabes qui sonnent tel un glas… (Finir avec ce blabla de mauvais goût ?)…ah n’importe quel plouc peut recevoir un prix (ce n’est rien) ! D’ailleurs, il est clair (Boltanski est à l’appareil) que « l’art ça fonctionne comme de la grâce. Ce n’est pas le plus méritant qui reçoit, mais souvent le plus ivrogne, le plus méchant ou le plus paresseux. Tu es loin de l’art pendant des mois et brusquement tu es illuminé. » Oh mes souhaits coulent sèchement le long de mots ! Je veux être un poète-punk like Cooper Clarke ! Un Arthur Dreyfus qui écrit un testament sexuel! Un Saint-Eloi ! Un Breton « (le cadavre/exquis/boira/le vin/nouveau ?)» ! Je ne veux être pas un Amigorena qui ne pense pas que « n’être pas lu serait une réussite » ! Ah, Sand lui aurait demandé comme elle faisait à Flaubert (je n’écris que pour dix ou douze personnes seulement) : « qu’est-ce que l’art sans les cœurs ou les esprits où l’on le verse ? » Laisse cette question tranquille Lady And Gentlemen !

La littérature est un lieu de retrouvailles ! Tout le monde a ce droit : rêver d’être l’autre ! L’autre qu’on prend pour maître ! Oui, il y a des maîtres ! Des créateurs assidus ! Les autres ! Ces autres que l’on parle, dont on est fait de leurs détritus épars ! Hugo a dit qu’il voulait être Chateaubriand ou rien ! Dany Laferrière a dit qu’il voulait être Jacques Stephen Alexis ou rien ! Qui a gagné dans ce petit jeu de vouloir « être l’autre » ? A la fin on ne peut pas être l’autre, sois on est ce qu’on est// ou rien ! Et je veux être moi ou rien ! Rien ! Tudieu !

Commentaires (et mes réponses) possibles//après avoir ignoré ou lu !

Eux : Lis plus petit ! Moi : merci ! Eux : Petit arrogant ! Moi : Gros arrogant ! Eux : J’aime bien ! Moi : merci ! Eux : Tu ne peux pas parler des Grands ainsi ! Moi : excusez mois sieur ! Eux : bravo, c’est virulent et un peu fou ! Moi : merci. Eux : Bravo, petit ! Moi :… ! Eux : Tu voulais écrire quoi ? Moi : rien ! Eux : que sais-tu d’untel ou unetelle ? Moi : rien ! Eux : C’est une petite démonstration de culture d’un petit inculte, insolent ! Moi : ah bon ! Eux : il veut une polémique ! Moi : elle me fait vomir ! Eux : franchement, tu es risible, hilarant ! Moi : rire est bon !

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