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Un jour pour les chasseurs, un jour pour les gibiers

_Haïti, pays de la Caraïbe, est minée par la violence des gangs armés depuis l’arrivée au pouvoir de Michel Joseph Martelly (2011-2016). Assassinat spectaculaire, viol collectif sur les filles et les femmes, destruction ou incendie de maisons et enlèvement en série sont, entre autres, les différentes méthodes utilisées par les bandits surarmés afin de terroriser la population civile et faire fortune par la même occasion. Avec la publication du rapport du groupe d’experts de l’Organisation des Nations Unies sur Haïti et des sanctions prises par certains pays contre certaines personnalités haïtiennes, on est en passe d’assister à un retournement de situation aux dépens de certains instigateurs du chaos en Haïti.

_Certains de ceux qui ont planifié le mal du pays sont, à présent, pris dans l’étau des sanctions des pays étrangers avec lesquels ils avaient eu de “bonnes et belles collaborations” par le passé. Le Canada, à lui seul, a sanctionné environ une trentaine d’éléments des classes politique et économique haïtiennes pour leur complicité avec des gangs armés, corruption et trafic de drogue. Les États-Unis ont déjà ajouté aussi sur la liste des sanctions pas moins d’une dizaine de personnalités et interdit d’entrée sur leur territoire plus d’une vingtaine de membres de ce cartel mafieux.

Face à la violence des gangs instaurée sur la terre de Jean-Jacques Dessalines comme forme de gouvernabilité et moyen d’accumulation de profits, des Haïtiens, incapables d’y résister, ont dû fuir le pays en direction d’autres rives. Ceux qui ne peuvent pas quitter sont restés, et ils deviennent des êtres errants sur leur propre territoire. Des butins de la violence criminelle. Devant un tel désespoir installé dans le quotidien, nombre d’Haïtiens et Haïtiennes, en tentant de fuir à tout prix l’enfer des gangs, ont péri dans la mer par dizaine alors qu’ils voulaient seulement partir à la recherche de meilleures conditions de vie. Hélas !

Indexés dans le dernier rapport du Groupe d’experts de l’Organisation des Nations Unies, certains des fossoyeurs de la nation haïtienne sont clairement identifiables. Donc, si la justice haïtienne tarde encore à réagir concernant ces révélations et sanctions, la justice populaire, loin de vouloir faire l’apologie de la violence, peut décider à sa manière. D’ailleurs, le procès symbolique des dilapidateurs du fonds Petrocaribe a été réalisé, à plusieurs reprises, par quelques organisations et groupements progressistes du pays.

La descente aux enfers, enfers s’il en existe réellement, d’Haïti au cours de ces dix dernières années reste innommable. Un véritable tohu-bohu politique. L’œuvre scellée du cartel du néo-duvaliériste. À chacun, à l’heure qu’il est, de questionner, face aux sanctions prises contre les chasseurs et les destructeurs du peuple haïtien, son bourreau et lutter pour que ce dernier soit jugé et puni.

Le temps est venu pour que les chasseurs du peuple haïtien deviennent les gibiers et puissent enfin ressentir la peur d’être chassés. Donc, sortir le pays de cette profonde crise métastasée nécessite une prise de conscience collective. Sortez dans l’abîme et attaquez les anciens chasseurs.

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