Le chef du CSPN remercie le président pour son implication dans la libération du Dr Bitar

L’enlèvement, hier dans la matinée du vendredi 27 mars, du Dr Jerry Bitar devant sa résidence à Pèlerin a soulevé une vague d’indignation au niveau national et international vue l’urgence de l’heure. La nouvelle a été annoncée par l’un de ses proches. Ce qui a provoqué la fermeture immédiate de l’hôpital Bernard Mevs et la manifestation spontanée du personnel médical en vue d’obtenir sa libération.

Un peu plus tard dans la même journée, vers les 10:00 PM, le journaliste Frantz Duval du quotidien Le Nouvelliste a annoncé la nouvelle, depuis son compte Twitter, que le docteur a été libéré sain et sauf et ce, contre aucune rançon. Une annonce qui a fait réjouire de nombreux internautes et dignitaires de la vie nationale. Toutefois, ce sont les ravisseurs eux-mêmes qui ont décidé volontairement de libérer le médecin sans l’intervention des forces de l’ordre selon les informations acheminées à notre salle de rédaction.

Ce matin, 28 mars, contre toute attente, le CSPN, par le biais du Premier ministre Joseph Jouthe, remercie le Président de la République Jovenel Moïse, via son compte Twitter pour son implication depuis l’enlèvement jusqu’à la libération du docteur Jerry Bitar kidnappé dans la matinée à proximité de sa résidence privée à Pèlerin.

« Le CSPN remercie SEM. @moisejovenel pour tout son support et son implication depuis l’enlèvement jusqu’à la libération de @bitar_jerry. » a écrit le PM Jouthe sur compte Twitter, ce samedi 28 mars. 

Après cette déclaration, des citoyens avisés ont réagi pour demander des explications claires, car disent-ils, ce sont les parents de la victime qui devraient remercier les autorités centrales après la libération. Pourquoi le chef du CSPN remercie le président alors qu’ils sont placés pour garantir la sécurité de chaque haïtien au regard de l’article 136 de la constitution de 1987 ? Est-ce qu’il y avait une opération policière menée pour aboutir à la libération du médecin ? Que disent les autorités policières et judiciaires ?

À noter que cette libération survient quelques heures après l’intervention du chef de l’état sollicitant aux ravisseurs de prendre conscience face aux multiples services rendus à la population par l’hôpital Bernard Mevs en général et le chirurgien Jerry Bitar en particulier. Donc, le tweet du Premier ministre est bourré de confusions et mettant en doute cet enlèvement perpétré à proximité de la maison du premier citoyen de la nation Jovenel Moïse à Pèlerin 5. Car ce qui nous rend beaucoup plus sceptique, ce kidnapping serait l’œuvre de gangs armés de Martissant alors que les agents de plusieurs unités de la PNH ont barricadé le bicentenaire prétextant qu’ils veulent barrer la route au groupe armé du Village de Dieu.

Une enquête judiciaire devrait être diligentée rapidement pour que toute la lumière soit faite autour de ce dossier suspect. Que les autorités policières et judiciaires assument pour une fois leurs responsabilités. Ironie du sort; le tweet du Premier ministre allait être supprimé après des commentaires négatifs sur la toile mettant en doute cet acte d’enlèvement et de libération.

Le PM a rapidement supprimé la version française de son tweet précédent pour écrire un autre et ceci en Créole. “Prezidan Repiblik la @moisejovenel, CSPN nan ak tout manm gouvènman an te fè anpil jefò pou te pèmèt doktè Jerry Bitar libere. Mwen wete chapo devan kokennchenn travay sa a #PNH la te rive fè pou te pèmèt doktè a rantre lakay li san l pa gen yon ti grafonyen. “ a-t-il retweeté

Toujours et encore des doutes, pourquoi supprimer son tweet ? Et selon les informations parvenues à la rédaction de TripFoumi Enfo, le médecin a été kidnappé à Pèlerin puis transporté à Grand Ravine. Donc, il a trouvé sa libération grâce au précieux concours d’un ancien cadre de la PNH et actuellement membre d’une commission dont on ne veut pas citer son nom, en étroite collaboration avec des membres de ce groupe armé. Les forces de l’ordre, les autorités centrales n’étaient nullement impliquées dans la libération du chirurgien Jerry Bitar contrairement au dernier tweet du chef de la primature, Jouthe Joseph.