Jean Elder Lundi, inspecteur de police et coordonnateur du syndicat des policiers, a confié, lors d’un entretien ce jeudi 27 Août 2020, au journaliste Robenson Géffrard que sa femme a rompu avec lui à cause de sa précarité économique.
Selon le policier qui dit vouloir réserver certaines de ses péripéties, “Madanm li kite li pou afè pa bon”. Il avoue son incapacité à cacher une information pareille qui est effectivement un fait pouvant démontrer la situation économique des policiers. Il se dit “victime”, affirmant aussi que sa femme l’a laissé pour aller fonder une relation avec son ami.
“Mwen pat ka peye kay Mwen, anndan lapolis la”.
N’étant pas en mesure de répondre aux obligations du loyer, dont son paiement régulier, un ami lui a donné une maison. “Se yon zanmi ki dim li ap banm yon kay pou m rete wi. Kay li ban mwen an, li tou pran fanm lan tou wi”.
Un témoignage choquant qui met à nu les conditions de travail des policiers dont la principale mission est de “protéger et servir” la population haïtienne. “Je vous le dis, dès que quelqu’un se trouve à l’intérieur de cette police nationale d’Haïti, il est plongé dans un labyrinthe. La seule porte de sortie est sa démission, pour être ensuite confronté à toutes sortes de situations…”
L’agent I de la PNH touche seulement 19,000 gourdes – salaire net. Ce qui, selon l’inspecteur, empêche les policiers de répondre à quelques exigences. D’où “la formation du syndicat au sein de la Police.”, martèle-t-il, ajoutant que “c’est le seul moyen de faire entendre notre voix…”.
Les policiers vivent l’un des plus mauvais moments depuis la création de cette entité. Quand ce n’est pas l’insécurité qui leur ôte la vie, c’est l’État qu’ils desservent qui enlève leur sourire.
