À la uneCorruption

Le peuple, le pont qui aide à passer là où l’herbe est plus verte

(TripFoumi Enfo) – La politique, au-delà de toutes les définitions savantes qu’elle pourrait avoir, est l’art de mettre le peuple dans sa poche, le berner même. La communication politique semble vouloir qu’on vende l’emballage plutôt que le produit emballé. Prenez donc ce qui est écrit pour de l’ironie ou de l’ignorance, ou tout simplement pour une description fidèle de la manière dont les politiques haïtiens pratiquent cette discipline portant sur l’organisation de la société. Les meilleures définitions de la politique leur sont inconnues ou leur paraissent désuètes et sans intérêt, car elles semblent ne pas laisser de place pour autant d’actes de corruption enregistrés dans le pays depuis… toujours.

La politique, en Haïti, est, pardonnez la crudité de mes mots, une affaire de corrompus. Quelqu’un qui y va pour changer les choses s’en mord les doigts à tous les coups. L’idée, la bonne bien sûr, serait de tout chambarder, le système établi depuis toujours et leurs gardiens avec. Beaucoup de nos jeunes intellectuels (parce qu’il en faut pour tenir la politique en vie, car c’est une affaire requérant l’Intellect) s’intéressent à la chose publique, et c’est juste et noble de leur part. Ils tiennent des conférences-débats utiles, formant d’autres jeunes moins avisés qu’eux et essayent de projeter leur lumière sur l’avenir d’Haïti assombri par la médiocrité et la méchanceté des vautours qui se sont accaparés des affaires de l’État, mais ils sont, malheureusement, enfouis sous une pile de malhonnêteté mise en place exprès pour inviter soit à la corruption, soit à l’opposition, soit à changer de carrière. Et ces trois options trouvent preneur à chaque fois.

Dans ce système mis en place, tout a été minutieusement prédisposé aux adhérents : discours, argent, contacts (cercles d’amis éphémères) entre autres. Rien n’est pris à la légère. C’est une secte dont l’organisation est infaillible tellement elle est bien structurée. Permettez-moi de croire que si une telle énergie avait été émise pour Haïti, nous n’en serions certainement pas là. Une autre histoire. Bref, la structure destructrice des valeurs haïtiennes, de la jeunesse haïtienne, de l’histoire même qu’a écrite Haïti, est puissante. Il en faut plus que des mots pour la détruire.

À tout cela, comme à tout autre choses, il faut une matière première. Et cet “élément”, c’est le peuple. La population haïtienne est cette magnifique et solide pont (réservé, d’ailleurs, rien que pour les sales corrompus) qui relie la pauvreté et la richesse. Un parcours droit et large et surtout très court. Les maîtres mots sont : mentir, ramper, vendre et “jouir”.

Aux gardiens qui n’en ont que faire de la politique et se moquent royalement du pays (une doctrine), il faut prouver que vous êtes de cette trempe pour être validé.

Mentir : Tenir un discours faux face aux masses populaires, mais pas seulement, il faut les convaincre de votre bonne foi. Une fois cela accompli, vous pouvez passer à la deuxième étape.

Ramper : Vous avez été un bon menteur. Vous avez réussi à manipuler le pauvre peuple, maintenant accomplissez ces sales besognes pour nous prouver votre loyauté.

Vendre : N’ayant rien de spécial chez vous (les petits d’esprit n’ont rien de noble à faire valoir), vous leur vendez votre âme. Le package comprend votre corps, vos petites pensées, vos paroles, vos déplacements… En fait, Vous. Je ne parlerai pas de votre personnalité, car vous ne l’aviez pas depuis longtemps.

Commencez donc à “jouir”. Vous un ami, un allié quand vous êtes là. Mais sachez que dans le classeur métallique, vous êtes dans le tiroir à dossiers étiqueté “Traîtres”. Et les sous-titres sont tout aussi imaginatifs et descriptifs des cas de votre genre (le p’tit gros, le gourmand, le vendu, l’instance concerné etc).

Personne n’arrive à comprendre ce contraste entre deux entités qui pourtant devraient s’entraider : Haïti, le pays le plus pauvre de l’Amérique, est dirigée par des riches, récemment pauvres. Une situation qui doit révolter. Il y a trois mois, ils étaient sur la paille. Ils disaient collecter pour pouvoir tenir une assemblée de 5 membres dans un quelconque hôtel de la place. Et aujourd’hui, ils sont honteusement riches. En moins d’un mois, un parvenu peut devenir opulent, en Haïti. Il n’a jamais travaillé pour cela, mais il a seulement eu la “chance” d’être immoral.

Corrupteur et Corrompu, les deux hommes de main de la Corruption, doivent d’abord restituer au peuple tout son argent et ensuite être condamnés à la prison à vie. Nous autres, les constituants du peuple, ne devons plus servir de pont à ces ignares, ces menteurs, ces dévoyés, ces ennemis de la patrie. Ravivons la flamme de la fraternité contre ces “étrangers” aux allures de frères.

Adblock Detected

Please consider supporting us by disabling your ad blocker