Haïti

J’ai des dreadlocks, et alors ?

Si, à première vue, le mouvement “Bwa Kale” vise les bandits armés, il est toutefois révélateur d’une forme de discrimination sociale. En effet, le port des dreadlocks en Haïti reste encore un défi, tant sont grandes les discriminations envers ceux et celles qui s’y adonnent. Presque rien n’a changé dans les mentalités et ce, à bien des égards.

Le lundi 24 avril, plusieurs présumés bandits ont été tués dans la zone de Canapé-Vert par des membres de la population civile. Depuis cet événement, plusieurs autres quartiers se sont mis au diapason pour mener la chasse aux assaillants.

Habitées par des stéréotypes de tous genres, bon nombre de personnes, qui se sont regroupées en des brigades de vigilance, mettent surtout la pression sur ceux et celles qui portent des dreadlocks, en les qualifiant à tout-va de membres de gang. Quelle bêtise !

Preuve à l’appui : dans la commune de Gros-Morne, deux jeunes garçons ont été assassinés, rien que parce qu’ils ont des cadenettes, a-t-on appris. Ce double assassinat gratuit est le symptôme d’une société discriminatoire.

J’ai deux amis, issus de province, qui se sont installés à Carrefour-Feuilles pour pouvoir effectuer des études supérieures. En raison du mouvement “Bwa Kale”, ils peinent à sortir de chez-eux pour se rendre à leur faculté de peur d’être victimes.

Je dispose de mon corps, donc j’existe. À quand la fin des discriminations à l’égard des dreadlocks ? Que le principe de l’altérite guide nos actions !

Adblock Detected

Please consider supporting us by disabling your ad blocker