Haïti

Les ordures dans les marchés déclarent la guerre aux marchands

Dans les marchés en Haïti, les ordures déclarent la guerre aux marchands, notamment à Pétion-Ville et à Route de Frères. Dans les recoins, la boue, résultats de déchets plastiques et denrées alimentaires infectées et fusionnés dégagent une odeur répugnante. Les pullulations sont devenues très fréquentes dans les environs. Des gabarits de toutes les couleurs jonchent le trottoir, la chaussée et les dessertes des marchés. Les embouteillages permanents ralentissent notamment la circulation des voitures et des piétons.

Un peu partout dans les marchés de la capitale, des ordures cumulent. L’odeur dégoûtante de l’ensemble confus qui affecte la respiration, c’est l’image que présentent les marchés de la Route de Frères et de Pétion-Ville tels “Mache kokoye”, “Trelele”, Carrefour Lecto, La Coupe, Shada, etc. Les marchands qui s’y trouvent se plaignent du volume  des déchets présents.

“La dégradation s’est fait à petit pas. Avant, ce n’était pas comme ça. De temps en temps, on voit augmenter les piles d’immondices. Ça nous dérange et nous empêche de mieux respirer. C’est ici qu’on mange. “Yo di nou pare asyèt nou pou yo mete manje ladany, poutan e te fatra”  a lâché d’un fou rire l’un des petits détaillants à Pétion-Ville à la rédaction, en se moquant de la réalité.

“On est même obligé d’y rester. C’est comme ça partout dans les marchés. De plus, lorsque nous avons des détritus, c’est ici que nous sommes obligés de les encombrer. Quand il pleut, ça fait un mélange et dégage une odeur nauséabonde. C’est un fourre-tout par ici.” a-t-elle poursuivi.

Pour d’autres, les risques d’attraper des maladies sont énormes dans un milieu plein d’ordures.

Au rang, les difficultés de passages. Les deux côtés parallèles de la chaussée surchargés de marchands et de déchets gênent la circulation des voitures, voire même des piétons. C’est le cas de Steevenson (pseudonyme), un jeune homme qui habite dans les environs qui explique son expérience.

“Cette affaire de marché où il y a tant de fatras, et les vendeurs qui ont déjà comblé le trottoir fait qu’il ne reste pas assez d’espace pour la circulation des riverains. Voitures, motocyclettes, brouettes doivent tous avoir accès à la chaussée. Les fatras ont tellement joué à la réduction de la rue qu’une seule voiture est autorisée à passer compte tenu du fait que c’est une voie à double sens” a t-il déclaré.

Toutefois, il a souligné que ça peut prendre à une personne à pied 10 minutes pour parcourir seulement 5 mètres. La situation se complique. Le conflit entre passagers, vendeurs, voitures et les déchets s’amplifie. Certaines personnes qui vont travailler sont même forcées de faire le détour des rues pour se créer un chemin plus long et moins obstrué que ce soit par les marchands ou par les fatras.

C’est le chaos. En somme, si des conflits se manifestent autour des déchets, pour les vendeurs, c’est parce que les autorités n’ont rien fait pour arranger la situation.

Cette équation majeure doit résoudre. Il n’y a pas un seul endroit dans ces espaces commerciaux où notre regard et des détritus ne se croisent pas. “C’est une véritable catastrophe. Au delà de la chaussée encombrée de vendeurs et de détritus, je me vois tous les jours d’épargner des accidents de circulation. Il n’y a qu’une seule voie disponible. Des personnes qui traversent mal sans oublier ces chauffeurs de motocyclettes qui sont tout le temps pressés et qui essaient de me dépasser.” a confié un conducteur de véhicule privé.

“Parfois, j’ai envie de prendre un peu d’air naturel, je n’y arrive pas. Il y a tellement de moustiques, et le climat qui pue en même temps peut nous rendre malade sur le coup.” a t-il poursuivi.

La faible volonté des autorités concernées est sujette à un facteur de désintéressement. Tous les jours, les marchands étalent leurs marchandises à quelques centimètres des ordures et y passent la journée. Ces marchés très fréquentés de la capitale sont débordés. Si certains espaces sont plus ou moins dégradants, on ne peut pas en dire autant pour les marchés des denrées alimentaires. À noter que depuis des lustres, la capacité des dirigeants haïtiens à éliminer les déchets qui empestent la capitale ne cesse de diminuer.

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