À la uneHaïti

« Fermez vos gueules ! »

« Taisez-vous ! », voilà la réponse sèche du gouvernement aux citoyens qui réclament, en toute légitimité, de meilleures conditions de vie. En Haïti, aucun mouvement revendicatif n’est toléré, disons-le. Dès que le peuple se rassemble et s’adresse aux dirigeants, il est tout de suite gazé, maltraité par la spécialiste de la chose : la Police. C’est comme si un père irresponsable disait à son fils affamé : « ta gueule, sale petit con ».

Langaj

Le 7 février devrait absolument voir le départ d’Ariel Henry, ce que souhaite et réclame une grande partie de la population haïtienne. Depuis la semaine dernière, les rues de plusieurs villes du pays sont occupées par des Haïtiens de tout secteur pour réclamer sans condition la démission du PM Ariel Henry. Celui-ci devrait quitter la tête du pays conformément à l’article 20 de l’accord du 21 décembre 2022, mais cela lui semble égal, et sa volonté de rester au pouvoir s’est exprimé sur le macadam par l’entremise de ses hommes de main, des policiers, qui veulent réduire au silence la population.

On peut aussi voir et comprendre son intention d’aller au-delà du 7 fevrier à entendre parler l’homme. C’est un monsieur qui se projette. Le 22 janvier dernier, le PM Henry disait : « Je renouvelle mon engagement et ma détermination à continuer à travailler à la réconciliation de la nation avec elle-même et à poursuivre le dialogue avec les Haïtiennes et les Haïtiens de bonne volonté en vue d’emprunter ensemble le chemin qui nous amènera au fonctionnement démocratique de nos institutions et à la passation de la direction des affaires du pays et à celles et à ceux que le peuple aura à choisir en toute liberté ».

« Le temps n’est pas aux querelles intestines pour un pouvoir éphémère, mais à l’union entre sœurs et frères. Le temps n’est pas à la violence, mais à la paix et à l’entente. », ça dit tout. Et se « jwèt tè » quand des Haïtiens réclament son départ. Il n’entend rien, et cela semble lui importer peu, ou pas du tout, quand les bandits tuent à tout va les membres de la population civile, et même les policiers ; il semble n’avoir que faire de ces nombreuses familles qui ont dû abandonner leurs domicile à cause de la violence des gangs. La terreur des bandits est tellement grande que le peuple ne se plaint plus de l’inflation, des logements sociaux ou de la sécurité alimentaire, malgré le fait qu’il n’y ait aucune amélioration.

Vos gueules ! Vous n’avez aucun droit de revendiquer pour quoi que ce soit.

Le gouvernement, par ses actes, dit exactement ces mots au peuple haïtien. Cela doit cesser et le peuple doit pouvoir, finalement, prendre son destin en main. Mais qui pour le guider ?

Langaj

Adblock Detected

Please consider supporting us by disabling your ad blocker