Dans une lettre ouverte adressée au Président de la République Jovenel Moïse, le maire de Petite Rivière de l’Artibonite renonce à sa nomination comme agent exécutif intérimaire pour ne pas dit-il, obéir aux caprices du pouvoir et ses alliés.
La lettre dans son intégralité
Lettre ouverte à
Jovenel MOÏSE
Président de la République
Objet: Renonciation à la nomination
Monsieur le Président de la République,
Par arrêté présidentiel, en date du Mardi 7 juillet 2020, vous avez transformé le Conseil municipal de Petite-Rivière de l’Artibonite dont le mandat est arrivé à son terme, en Commission municipale. Par cet acte, je suis passé d’un élu, jouissant de la légitimité populaire et légale issue d’un vote direct, à un nommé qui n’aura qu’à obéir aux caprices du pouvoir nommant et de ses alliés.
Durant mon mandat de 4 ans, la Commune de Petite-Rivière a fait face à de sérieux problèmes dont l’insécurité au niveau de la 1ère section (Savien et Jean Denis) notamment. De nombreux sacrifices jusqu’à mettre ma vie en péril avaient été consentis pour porter les autorités judicidaires et policières du département de l’Artibonite à assumer leurs responsabilités. Des habitants de ces zones et de leurs environs ont vidé les lieux pour échapper aux actes de violence, abandonnant ainsi leurs biens. Des vies et biens sont détruits depuis le déclenchement de ces hostilités. Toutes mes démarches sont révélées sans succès. Ces problèmes restent entiers pour des raisons politiques.
Le Conseil supérieur de la police nationale (CSPN) demeure inactif depuis, voulant ainsi protéger les intérêts politiques au mépris des vies et biens de toute une région malgré les dénonciations publiques et constantes citant des noms associés à cet état de fait. L’Etat central qui détient les forces publiques, c’est à dire, le monopole de la violence légitime, ne voulait pas accompagner le Conseil municipal élu dans l’éradication de ce phénomène de l’insécurité qui n’a épargné personne.
Ce constat majeur entr’autres m’a porté, Monsieur le Président de la République, à renoncer à conduire une Commission municipale chargée de gérer la Commune de Petite-Rivière de l’Artibonite.
Espérant que vous prendrez toutes les dispositions pour ramener la paix et la sécurité des vies et des biens dans la Commune, Monsieur le Président de la République, veuillez agréer l’expression de mes sentiments patriotiques.
Fait à Petite-Rivière de l’Artibonite les jour, mois et année que dessus.
Rodriquez DEMOSTHENES
Ancien Maire de Petite-Rivière de l’Artibonite
