Des organisations de la société civile jugent le moment inopportun pour la tenue des élections en Haïti
Plusieurs organisations de la société civile dont CRESFED, POHDH, Kay Fanm et CE- JILAP ont mis en garde, ce jeudi 3 décembre 2020, contre toute aventurisme devant mener à des élections en Haïti. Elles estiment que le moment n’est pas propice.
Environ une douzaine d’organisations de promotion et de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude sur la réalisation des élections en Haïti, dans un communiqué conjoint en date du 3 novembre 2020. Elles estiment que les conditions techniques, politiques et sécuritaires ne sont pas encore réunies
‘’ Les élections constituent l’un des mécanismes par lequel la population délègue la souveraineté nationale à des autorités démocratiquement constituées. Étant l’exercice de l’expression du libre choix des citoyens et citoyennes, les élections doivent s’organiser dans un climat sécuritaire et de respect des libertés publiques.’’, ont indiqué les signataires
Ces organisations dénoncent le climat d’insécurité qui règne dans le pays depuis quelques temps et ses conséquences sur la vie des individus. « […], depuis plus de deux ans, on assiste partout à la prolifération des gangs armés soulignant que les libertés se réduisent de plus en plus et les citoyens et citoyennes ne peuvent pas circuler en toute quiétude dans le pays».
D’un autre côté, les signataires du communiqué pointe du droit l’existence d’une ‘’ complicité entre le président Jovenel Moïse et le représentant spécial de l’Organisation des Nations-Unies, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations-Unies, les ambassadeurs, ambassadrices de l’Union Européenne, de l’Allemagne, du Brésil, du Canada, d’Espagne, des États-Unis d’Amérique et de la France, réunis au sein de ce qu’ils appellent le Core Croup, dans l’établissement en Haïti d’un pouvoir anti-démocratique, répressif et anticonstitutionnel.’’
«[…], La population est prise en otage avec les attaques continuelles des gangs armés dans les quartiers populaires, les braquages quotidiens et la montée vertigineuse des kidnappings qui ciblent des personnes de toutes conditions et qui s’accompagnent souvent de viols, de tortures et d’assassinats », peut-on lire dans le communiqué qui souligne également les répressions systématiques des mouvements de protestation pacifique par la police nationale.
Le laxisme des autorités en place face aux gangs armés, l’absence de confiance dans le conseil électoral constitué illégalement sont autant d’éléments à preuve d’un processus vicié à la base, souligne le communiqué.
Parmi les signataires de ce communiqué retenons le POHDH, F-GAJ, Tèt Kole Ti Peyizan, SOFA, PAJ et CRESFED, entre-autres.