Culture

Le concours de chants de Noël de télémax : une source musicale tarie trop tôt!

(TripFoumi Enfo) – Le répertoire musical de Noël haïtien est rempli de belles chansons, les unes plus belles que les autres. Ce répertoire, pour être si riche, a été alimenté par les différents concours organisés dans les années 1990 jusqu’au matin du 21ème siècle par la chaine de télévision Télémax, chaîne 5. Ce sont des chansons classiques dont ne se lasse jamais.

A chaque période de Noël, les chansons issues du concours baptisé” konkou chante nwèl” de Télémax, occupent nos petits écrans et tournent en boucle dans nos stations de radio. La première édition de ce concours a été remportée par Michaël Guirand avec sa chanson “Mouche tonton nwèl” dans laquelle il louange cette période.

Quant à la deuxième édition, c’est le rappeur Moïse Supa Dénot, décédé le 24 juillet 2020, qui l’avait gagnée grâce à sa chanson “nwèl nan wèl ou. C’est un Supa Dénot, aidé par le refrain d’une chorale, dans ce morceau, qui attendait de “tonton nwèl” une bonne nouvelle pour les humains. Pour l’artiste, la période de Noël est celle où la fraternité prône dans les relations humaines.

Depuis, le concours sert de sources pour enrichir le répertoire de la musique de Noël d’Haïti. A part les voix masculines, les voix féminines se sont également imposées lors de différentes éditions de ce beau concours. On se souvient des voix de Yolette Lagrandeur, première lauréate en 1998, et de la petite Salina Charles.

“Konkou chante nwèl” regarde sortir dans ses entrailles des artistes à qui on ne saurait presque rien reprocher quant à l’immensité de leur talent. Michaël Benjamin, Stanley Georges, Wesner Bellegarde, Max Aubin, voilà quelques noms répérés qui continuent de faire tâche d’huile dans la mémoire de ceux et celles qui dégustent les chansons de Noël d’Haïti.

Les textes de ces hits sont de bonne facture. Jean Andy Pierre, dans une chanson a capella, dit ce qui est Noël et ce qui ne l’est pas. Pour lui, emprunter de l’argent rien que pour fêter la Noël n’est pas du tout l’idée de cette grande fête. Il s’agit plutôt d’un moment de paix qui peut être ressenti par tout le monde sans être dans une sorte de “m’as-tu-vu”.

Quant à Max Aubin, il traduit l’impatience d’un peuple à travers ‘Nou bouke tann”. Des générations et des années se succèdent jusqu’à l’arrivée du millénaire, “Tonton Noël” peine à arriver pour apporter le changement rêvé par plus d’un. Il fait de lui le porte-parole de cette nation dans l’attente depuis très lontemps pour affirmer le refus de celle-ci dans cette situation.

Télémax disparaît dans nos payages médiatiques depuis plus de 10 ans. Son concours de chants de Noël dans les années 1990, lui aussi, succombe et ce, au su et au vu de tous. Une aventure qui ne perdure pas, ce qui est malheureux pour notre répertoire de chants de Noël. À quand un concours dans la trempe de “konkou nwèl” en Haïti ?

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